Premier Delgres

En concert à Seyssinet-Pariset dimanche 24 novembre, Pascal Danaë et son groupe Delgres présentent des sons au croisement de plusieurs influences : gwo ka guadeloupéen, blues façon John Lee Hooker et musique cajun.


C'est à la rencontre de ses racines guadeloupéennes et de la langue qui les véhicule, le créole, en trébuchant pour ainsi dire simultanément sur une guitare Dobro que le dénommé Pascal Danaë a vu mûrir en lui un projet au croisement du gwo ka guadeloupéen, du blues à peau de crocodile façon John Lee Hooker et de cette musique cajun que les Suisses de Mama Rosin avaient en leur temps magnifiquement rappelé à nos mémoires oublieuses. Sur les renforts d'un batteur inspiré, Baptiste Brondy, et d'un joueur de tuba et sousaphone volcanique, Rafgee, Danaë a ainsi réveillé le fantôme de Louis Delgrès, illustre farouche opposant ultra-marin à l'esclavage dont le patronyme suffit à baptiser le power-trio et à en évoquer l'essence. De là, la bande à Danaë livre un album, Mo Jodi ("mort aujourd'hui", en créole) parcouru d'un élan vital qui ne dit pas son nom mais clame un rock fort en gueule et riche en transe, où la tellurique Dobro laisse parfois un banjo calmer le jeu, notamment sur un mélancolique Sere mfwen pli fo où s'invite le timbre tendre de Skye Edwards (Madame Morcheeba). On sera moins enthousiaste sur le reggaeisant Vivre sur la route avec Jean-Louis Aubert. Quelque chose comme une erreur de casting, seule ombre au tableau d'un disque foisonnant et intenable.

Delgres + Picky Banshees
Á l'Ilyade (Seyssinet-Pariset), dimanche 24 novembre à 19h30


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