BPM et transcendance

La techno prise très au sérieux : c'est le credo de Paula Temple et ses amis, à découvrir samedi à la Belle électrique. Il ne vous reste qu'à essayer !


Il y a les artistes qui abordent la techno, et plus largement le deejaying, sous un angle purement fonctionnaliste. S'ils arrivent à faire danser leur public, alors ils considèrent leur mission accomplie. Et puis il y a ceux, comme Paula Temple, qui prennent tout cela plus au sérieux. Et envisagent leur discipline comme une manière de partager leurs émotions, leur ressenti, voire leur vision du monde. De construire, ne serait-ce que l'espace d'une soirée, un univers alternatif et utopique, détaché des contingences, de la médiocrité et des inévitables compromis du quotidien. Alors bien sûr, posé tel quel, à froid, sur le papier, cela pourrait paraître dans le meilleur des cas un brin grandiloquent, et dans le pire d'une prétention sans bornes. Dans le contexte d'un club, pourtant, plongé au milieu de la foule dans l'obscurité et sous le martèlement incessant des BPM, cette ambition apparaît soudain sous un jour nouveau et commence progressivement à faire sens. Qu'on ne s'y trompe pas pour autant : oui, les sets abrasifs aux influences industrielles de la Britannique, aujourd'hui installée à Berlin, sont avant tout de véritables machines de guerre d'une intensité à couper le souffle. Mais il n'est pas interdit, cependant, de leur prêter aussi une signification plus profonde. Essayez, vous nous direz.

Paula Temple, Jasss et Nene H.
Á la Belle électrique, samedi 23 novembre à 23h


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