L'enfance au Ciné-Club : trois films à (re)voir

Des longs-métrages très différents les uns des autres sont présentés en cycle au Cinéma Juliet-Berto, le 27 novembre, puis les 4 et 11 décembre.


L'arrivée précoce de la neige ne trompe personne : ça sent le sapin. Enfin, comprenons-nous bien, : Noël se rapproche. Et qui dit Noël, dit bambins aux frimousses réjouies déballant leurs cadeaux au pied de la cheminée, façon chromo. Voilà qui tranche avec les enfants que nous donne à voir le nouveau cycle du Ciné-Club. Dans les trois films, choisis avec leur coutumière sagacité, l'âge dit tendre est soumis à la rudesse ordinaire de la vie ou dévoyé par la sauvagerie extérieure, qu'elle soit le fait des adultes, de la société ou d'événements fantastiques.

Fort logiquement, c'est Allemagne année zéro (1948) de Rossellini qui ouvre le bal mercredi 27 novembre. Un bal tragique sous des auspices néo-réalistes, narrant l'errance d'un pré-ado dans les décombres physiques et moraux d'un pays ravagé ; un enfant dévoré par la culpabilité se trouvant symboliquement dans l'impossibilité de survivre à la guerre. Un monument terrible.

Suivra une des œuvres précoces de Manoel de Oliveira, son premier long métrage Aniki-Bóbó (1941), racontant des rivalités amoureuses entre gamins portuans, filmés à hauteur de souvenir. L'intensité des sentiments n'a d'égale que leur violence.

Enfin, c'est avec un classique du fantastique que s'achèvera ce parcours, Le Village des Damnés (1960, photo) du très oublié Wolf Rilla, mélange de gothique à l'anglaise et de SF minimaliste, où la progéniture devient aussi effrayante que la  cinquième colonne rouge redoutée par leurs géniteurs obnubilés par la Guerre Froide. Le paranormal cristallise et métaphorise toujours très bien les peurs du moment. En sortant de ce triptyque, vous relirez goulûment votre Dolto. Et Freud aussi, tiens !

Au Cinéma Juliet-Berto, à partir du 27 novembre à 20h


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