Tympan dans l'oeil : ouvrez vos yeux et vos oreilles !

Dans huit lieux de l'agglo, la dixième édition du festival de ciné-concerts proposera onze spectacles différents, portés par des inspirations multiples. Parce qu'il y en aura donc pour tous les goûts musicaux et cinéphiles, le doute n'est plus permis : ça valait bien de se pencher sur une petite rétrospective.


On avait préparé notre plus belle formule toute faite, mais elle restera finalement dans notre stylo. Pour évoquer la dixième édition de Tympan dans l'œil, on ne dira pas que le petit festival est devenu grand. Une raison à cela : c'est dès sa première année d'existence (2010) qu'il a proposé un programme copieux aux amateurs de musique et de cinéma. Quand il se retourne sur le chemin parcouru, Damien Litzler, le directeur artistique de l'événement, se réjouit de cette réussite confirmée et note qu'il n'y a pas énormément d'autres possibilités d'assister à une série de ciné-concerts en France.

« Au départ, je suis musicien, raconte-t-il. Avec mon frère, on a commencé à faire des ciné-concerts en 2008. On s'est rendu compte que cela plaisait énormément au public et nous ouvrait de nouvelles perspectives en termes de diffusion de notre musique. » C'est avec l'association grenobloise Stara Zagora, qui produit et diffuse ses projets, en menant aussi des actions pédagogiques, que Damien lance un projet de festival. « On pensait à deux ou trois spectacles sur un week-end, mais, finalement, on a démarré sur les chapeaux de roues, avec 8-9 événements pendant toute une semaine. Il y a eu d'emblée un engouement assez généralisé des salles partenaires, du public et des médias. »

Tous les genres musicaux

La formule magique ? Elle tient sans doute, encore aujourd'hui, à la façon dont Tympan dans l'œil développe son concept. Au-delà de l'image du pianiste accompagnant un film muet : le festival respecte cette tradition historique, mais va plus loin. « Le principe du ciné-concert s'était perdu à l'arrivée du cinéma parlant, mais il est revenu dans les années 1970, autour du free jazz et de choses un peu alternatives. Il y a ensuite eu un vrai boom entre 2005 et 2010. Aujourd'hui, le ciné-concert se crée avec tous les types d'instruments, de formations ou de genres musicaux. On en fait avec des courts-métrages, des documentaires, des films d'animation, mais aussi des bandes dessinées, des jeux vidéo… et nous, assez rapidement, on s'est dit qu'il faudrait proposer quelque chose d'éclectique. »

Pour Damien, il s'agit avant tout de plaisir partagé. D'ailleurs, dans le choix même des musiques, il s'agit de transmettre des ondes positives, en lien étroit avec les goûts de l'équipe de bénévoles qui organise le tout : « Des musiques actuelles, un peu d'électro, du jazz et des musiques du monde, mais globalement beaucoup de rock et autres dérivés ». Peu de place finalement pour l'impro : tout est souvent réglé à la note près. L'important reste que sur scène, les musiciens ne prennent pas l'ascendant sur le film… et réciproquement.

La création pour principe

Autre caractéristique essentielle de Tympan dans l'œil : sa grande créativité. Damien insiste particulièrement sur ce point : les musiques interprétées lors de l'événement ne sont pas les bandes originales des films projetés. « Elles ont au contraire été créées pour l'occasion. L'idée, c'est bel et bien de proposer une relecture musicale d'un film à travers l'univers d'un musicien ou d'un groupe donné. » Avec, chaque année, quelques inédits ! « Notre objectif est aussi que ces compositions entrent dans le répertoire des artistes, pour leur offrir d'autres débouchés possibles. Notre association les met d'ailleurs en contact avec des professionnels ou leur prête main forte-pour que leurs différents projets tournent. »

Un cercle vertueux qui en a déjà convaincu plus d'un. Conséquence : Damien reçoit beaucoup de sollicitations d'artistes intéressés à l'idée de participer au festival. Et il a plein de bons souvenirs des éditions précédentes, autour de films aussi variés que Pi de Darren Aronofsky, Mad Max de George Miller ou The Party de Blake Edwards – rejoué cette année. Pour cette édition 2019, fidèle à ses habitudes, il a encore programmé de nombreux spectacles accessibles ou destinés aux enfants.


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