Relativement inclassables dans nos rubriques habituelles, voici quelques informations autour de l'actu du monde artistique, parmi tout ce qui nous a marqués au cours de l'année 2019.
Le jeu de mots est discutable, mais témoigne d'une réalité : malgré l'incendie, ils ont toujours gardé la flamme. Nuit du 18 au 19 avril 2015 : le feu ravage le théâtre Prémol. Soirée du 19 octobre 2019 : quatre ans et demi plus tard, la salle rouvre enfin ses portes au public pour toute une nuit de reprise, autour de spectacles variés. Après le drame, les arts ont de nouveau droit de cité, sans que la capacité de la salle – 200 spectateurs – ait diminué d'un fauteuil. C'est à l'évidence une bonne nouvelle, d'autant qu'après cette longue attente, une saison complète a pu être définie par Elisabeth Papazian (la directrice des lieux depuis 2011) et son équipe. L'endroit conserve toute sa singularité et devrait continuer à tenir un rôle majeur dans la vie du quartier, pour reprendre les mots de notre interlocutrice, interviewée quelques jours avant la réouverture. En 2020, la programmation s'appuiera notamment sur trois grands classiques : Macbeth de Shakespeare, Antigone de Sophocle et Huis clos de Sartre. Prémol invitera aussi le public à de nouveaux Moments privilégiés, organisés autour de masterclasses théâtrales, musicales et de danse, par exemple. Plus qu'une banale structure culturelle, un vrai lieu de vie.
Il est situé rue Saint-Laurent (au numéro 38 pour être précis), certains et certaines le surnomment le Mimi, et « c'est avant tout un lieu de vie, de rencontre, de réflexion » comme nous l'expliquaient l'an passé les jeunes membres du collectif qui a repris sa gestion depuis le départ en 2017 de la fameuse metteuse en scène Chantal Morel – qui l'appelait Petit 38 à son époque, et qui en avait fait un lieu culturel renommé. « On y boit, on y danse et on s'attache » annonce même sur son site l'équipe composée d'Alejandro Alonso, Florent Barret Boisbertrand, Elisa Bernard, Claudine Sarzier ainsi que d'une quinzaine de bénévoles.
Soit une minuscule salle de spectacle (25 places environ, même si la configuration varie selon les formes artistiques) et un espace de discussion (des tables, des chaises, un bar...) pour proposer une culture large et variée, alternant au fil des jours théâtre, musique, conférences, jeux… Et un endroit où l'on est au plus près des artistes.
Il s'invente souvent des choses à Grenoble côté culture : le Midi / Minuit en est un passionnant petit exemple.
C'est un festival au doux nom qu'on a vu naître, grandir, s'épanouir… Une réussite (confirmée lors de la cinquième édition en septembre dernier) que l'on doit à l'association Mix'Arts, qui a su concevoir un temps fort fédérateur autour de la musique et, surtout, des parfois mésestimés arts de rue, parents pauvres du domaine très codifié du spectacle vivant. « Il n'y a pas grand-chose en Isère autour de ces arts. Nous voulions donc mettre en place un événement phare sur le territoire grenoblois afin de faire découvrir aux habitants des formes culturelles qu'ils n'avaient pas l'occasion de voir chez eux » nous expliquait en septembre Fabien Givernaud, coordinateur et programmateur de ce Merci, Bonsoir !
Alors que le projet de Parc des arts, dont le festival est partenaire, devrait normalement bientôt voir le jour au Parc Bachelard, à côté du Prunier sauvage (et en lien avec cette salle de spectacle du sud grenoblois), on imagine que nous n'avons pas fini de croiser de l'art à l'air libre à Grenoble et dans l'agglo ces prochaines années. On a envie de dire : tant mieux.