"Jesus" : merci Messie !

De Hiroshi Okuyama (Jap., 1h16), avec Yura Satô, Riki Ôkuma, Hinako Saeki…


Que de changements pour le jeune Yura ! Non seulement il a laissé Tokyo pour s'installer avec ses parents à la campagne auprès de sa grand-mère, mais en plus il commence les cours dans un collège catholique. Et là, stupeur, un Jésus en modèle réduit apparaît à ses prières et les exauce !

Le concept de l'ami imaginaire, revu et corrigé par Hiroshi Okuyama. Il y a quelques décennies, le cinéaste aurait été traité d'iconoclaste pour cette évocation d'une figure religieuse. Pourtant, son traitement n'a rien de sacrilège ni de blasphématoire : Okuyama se place à la hauteur de son petit personnage en montrant comment un enfant, sans malice aucune, compose avec de nouveaux codes cultu(r)els, pareils pour lui à de nouvelles règles du jeu. De fait, on enseigne au solitaire Yura que Jésus est capable des miracles équivalents à des tours de magie ; le Messie lui apparaîtra donc comme un lutin folâtre venant remédier à son isolement. Si l'on met de côté ses apparitions cocasses, c'est la représentation globale du Christ que ce film interroge en parallèle : le dogme le dépeint sous une forme occidentalisée qui (les reconstitutions des historiens l'ont prouvé) n'a pas grand chose à voir avec la physionomie d'un habitant de Bethléem ! Aussi, il n'est pas incongru qu'un jeune Japonais voit en Jésus un alter ego de Gandalf, version poche.


<< article précédent
Une semaine pour les Jeunes bobines