Penser l'avenir autrement

Les collapsologues craignent d'un effondrement de notre système, mais cherchent à imaginer des solutions collectives. À Grenoble, un groupe a pris l'habitude de se réunir dans un bar de l'hyper-centre. Présentation.


Leur présence répétée dans nos agendas a titillé notre curiosité : nous avons voulu savoir ce que sont les Cafés Collapsologie, fréquemment organisés au Tonneau de Diogène, place Notre-Dame. « De petites conférences scientifiques », nous a répondu Nicolas Géraud, à leur initiative depuis un peu plus d'un an. Mardi 21 janvier, à 19h, Florian Alberto propose la première de deux rencontres consacrées à la bioiversité. Face aux mauvaises nouvelles liées à l'évolution du climat, des réseaux financiers et des menaces qui pèsent sur la biodiversité, les collapsologues s'efforcent d'établir des faits objectifs et de réfléchir à de possibles solutions, pour parer à l'effondrement (collapse, en anglais) du système. L'idée est que tout est plus ou moins interdépendant.

« Il est assez déprimant d'y réfléchir seul, admet Nicolas. Le risque est alors de devenir prosélyte ou de voir nos relations sociales se dégrader. » Le tout premier intérêt des Cafés est précisément d'éviter cet écueil. Ouverts à tous (sur réservation), ceux de Grenoble font le plein en attirant régulièrement une soixantaine de personnes.

Un optimisme raisonné

Le profil du collapsologue ? Il est plutôt masculin, d'une quarantaine d'années et bien informé sur le sujet. Nicolas peut compter sur un noyau dur : dix à quinze participants réguliers. « Une autre partie de notre public est constituée d'étudiants en fin de formation et qui se demandent ce qu'ils vont faire de leur vie », indique-t-il. Rien à voir avec certains clichés véhiculés à leur encontre. Il se veut donc plutôt optimiste, la collapsologie étant mieux comprise qu'à l'époque où il a lancé les Cafés.

Le concept est déclinable à l'envi : faute d'auteur invité, les réunions sont plutôt un exposé, les échanges avec l'assistance étant réduits. L'an passé, dans l'espoir d'élargir le cercle, un cycle de films avait été proposé au Club. Nicolas est convaincu d'une chose : les notions qu'il aborde de manière globale peuvent trouver à s'appliquer localement.

Café Collapsologie
Au Tonneau de Diogène mercredi 8 janvier, à 19h


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Des bulles, des cases, des cadres