Les mélomanes férus de musique classiques auront de quoi se faire plaisir au cours des prochains mois. Notre sélection.
Magistral interprète à la diction parfaite du haut de ses graves moelleux et feutrés, le baryton Thomas Hampson incarne la musique et le verbe. Saisissant chaque vers, l'États-Unien offre par leur lecture une compréhension intime des mélodies. Un modèle de chanteur passionné, qui, à travers sa fondation Hampsong, « promeut le dialogue et l'entente interculturels par le biais de l'art du chant classique ». Dans un récital accompagné par l'Amsterdam Sinfonietta, cette grande voix offrira l'expression du désir et de l'amour ressentie par Beethoven, Strauss et Schubert, mais également l'esprit de la contestation que reflètent les Chants graves de l'antifasciste allemand Hanns Eisler.
À la MC2 – Jeudi 13 février
Apparu en 2004, le quatuor Tana se singularise par son engagement dans la création de musique d'aujourd'hui. Ainsi, à l'exception du Quatuor n°15 de Beethoven, il présente des œuvres contemporaines et même d'actualité. La preuve avec cette soirée. Écrit en 1966, le Premier quatuor de Philip Glass, où dénotent les influences de Webern et Stravinsky, ménage, entre ses grandes parties, un étrange piège de silence. Plus à l'est (en Estonie), avec Fratres, le compositeur Arvo Pärt invite au recueillement pour son frère de musique disparu, l'Anglais Benjamin Britten. Autre souvenir, celui du 11 septembre : dans WTC 9/11, Steve Reich traduit la tragédie en diffusant la voix des victimes au milieu des cordes.
À la MC2 – Jeudi 2 avril
Avant que Beethoven, déçu par les visées autocratiques du Français, ne reprenne sa dédicace, la Symphonie Héroïque (1805) fut intitulée Sinfonia grande, intitolata Bonaparte. Imposante, son ouverture célèbre le souvenir et la vie d'un héros. Une œuvre considérée comme l'une des premières du mouvement romantique et dont la cheffe Laurence Equilbey explorera, avec l'Insula Orchestra et sur instruments d'époque, les passions et les espoirs. Un lyrisme que reflète aussi le Concerto pour piano et orchestre que Clara Schumann composa à l'âge de quatorze ans. La Vénézuélienne Gabriela Montero, connue pour ses talents d'improvisatrice, interprètera sur piano ancien ce trésor caché.
À La Rampe (Échirolles) – Vendredi 17 avril
Cet homme-là est décidément plein de surprises ! Figure médiatique de la musique classique, il ne ménage pas ses efforts pour partager ses coups de cœur avec le public, qu'il soit connaisseur ou profane. On le connaît aussi comme cinéphile… et il met son grand talent pour l'improvisation au service de nombreux chefs d'œuvre du cinéma muet, à qui il attribue, au fil des concerts, une partition inédite et souvent inspirée. Cette fois, c'est donc à un grand poète qu'il a choisi de se confronter : difficile d'augurer du résultat avant d'avoir pu assister au spectacle, mais on est vraiment curieux de voir (et d'entendre) ça !
À l'Auditorium du Musée de Grenoble – Jeudi 28 mai