À sa sortie fin 2016, Premier Contact de Denis Villeneuve avait laissé un sentiment très mitigé. Précédé de l'habituel rumeur touchant tout film de science-fiction ayant quelque visée métaphysique (« il paraît que c'est le nouveau 2001 »), sa vision avait un je-ne-sais quoi de frustrant ; comme si les producteurs étaient passés donner des instructions pour la fin du film, histoire que le twist soit bien compris par tout le monde. Horripilante manie que de tout surligner afin de conjurer la moindre ambiguïté ou risque d'interprétation alternative par un public, considéré indigne de demeurer avec des interrogations… et privé du plaisir de discuter sur sa propre interprétation du film !
Pourtant, Premier Contact ne manque pas d'atouts : propos cohérent, réalisation adroite, distribution attractive. Ajoutons qu'une fois n'est pas coutume, le titre français s'avère plus judicieux quant au message du film (c'est le cas de le dire) que l'original, Arrival. Certes, le débarquement d'une entité extraterrestre dans le paysage mondial constitue bien le point de départ ; mais tout l'enjeu est ici de raconter l'apprentissage d'une communication entre deux entités vivantes n'ayant jamais échangé auparavant. En outre, ce titre fait référence de manière implicite ou subliminale à deux autres œuvres explorant des thématiques contiguës : Rencontres du troisième type (1977) de Spielberg et Contact (1998) de Zemeckis,
L'irrésistible accélération du temps aidant, les trois années qui viennent de s'écouler ont sans doute créé un sas suffisant permettant de le reconsidérer d'un œil assez neuf pour savoir s'il appartient à la famille des « grands films malades » ou à celle des chefs-d'œuvres. À vous de vous prononcer à l'occasion de la soirée organisée en partenariat avec la cellule cinéma des étudiants de Polytech'. À noter qu'un court-métrage étudiant ouvrira la séance et qu'un doctorant en cinéma, Samuel Saint-Pé, proposera son analyse en conclusion.
À Mon-Cinéma (Saint-Martin-d'Hères) mardi 4 février, à 20h