Vaguement délirant


Armé de son stylo bille et de quelques pinceaux d'aquarelle, l'artiste Tai Taeoalii s'attelle à la défense de la cause animale. Détournant le slogan « I Am A Man » utilisé par les Afro-américains pendant la lutte pour les droits civils aux États-Unis, l'exposition, intitulée I am animal, réunit une série de dessins qui représentent tout un tas d'animaux dans un univers vaguement délirant. L'artiste "engagé" se réclame de l'influence de Dalí : il doit préférer ignorer que le peintre était un conservateur ultra-libéral qui se souciait plus de son image que de politique...

Si dans certains dessins, armés et affublés de tenus militaires ou de costumes de CRS, les animaux semblent prêt à s'unir et à en découdre pour défendre leurs droits, dans d'autres ils nous apparaissent plutôt comme des victimes : un sanglier a les pattes engluées dans des barils radioactifs, une centrale-nucléaire est greffée sur le dos d'un espadon, une usine d'hydrocarbures parasite celui d'un ours. Histoire de détendre l'atmosphère, Tai Taeoalii parsème le tout de quelques références pop : Bowie, Skeletor, Predator, un Stormtrooper… Les amateurs trouveront ça probablement " trop cool". C'est leur droit, bien sûr. Nous, on trouve ça un peu facile et surtout, on n'est pas bien sûr que ça fasse avancer la cause animale…

I am Animal
Á la galerie Spacejunk jusqu'au 14 mars 


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