Autoportrait d'un jeune danseur en feu

Arrivé à Grenoble en provenance du Cameroun alors qu'il n'avait que sept ans, Bouba Landrille Tchouda danse depuis qu'il est enfant. D'où l'idée et l'envie de présenter un solo sur son parcours.


« On n'avait pas besoin de cours de danse, on se jetait juste par terre sur le bitume et c'était tout de suite génial. On dansait pour être ensemble. » Son arrivée gamin à Grenoble depuis le Cameroun et le froid inattendu qui l'a saisi ; sa découverte de la danse et notamment de la capoeira qui a enrichi son hip-hop ; son premier spectacle vu au Cargo (aujourd'hui MC2) qui le fit carrément pleurer ; les rencontres qui, ensuite, changèrent sa vie (notamment Jean-Claude Gallotta)… Avec J'ai pas toujours dansé comme ça, le chorégraphe et danseur Bouba Landrille Tchouda propose un court solo dans lequel il raconte autant qu'il danse ses débuts – il va jusqu'en 2001, année de la fondation de la compagnie Malka. Un solo qui, paradoxalement, peut parler autant à celles et ceux qui le fréquentent et connaissent la vie culturelle grenobloise qu'aux autres, tant sa narration et ses questionnements embrassent large.

Bouba Landrille Tchouda ne réécrit pas son histoire pour se donner le beau rôle, ce qui donne une réelle sincérité à la démarche pensée avec le metteur en scène grenoblois Nasser Djemaï. Il ne s'épargne par exemple pas lorsqu'il évoque les réticences qu'il avait, ado à la Villeneuve, à pratiquer la danse contemporaine, expression artistique vue comme trop féminine par lui et ses potes. Les moments de danse (hip-hop mais pas seulement) qui parsèment cet autoportrait joliment titré n'en deviennent que plus forts.

J'ai pas toujours dansé comme ça
Au Théâtre de poche (Grenoble) jeudi 30 et vendredi 31 janvier
À l'Autre rive (Eybens) mardi 10 mars


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