Des jeunes avec du vieux

Dix étudiants de première année à GEM École de Management œuvrent à la préservation du patrimoine isérois en péril. Parmi leurs idées : une souscription en faveur du château de Séchilienne, lancée sur une plateforme numérique. Ça fonctionne !


Ils s'appellent Agathe, Gabriel, Pierre, Marie, Clément… cinq filles et cinq garçons, tous âgés d'une vingtaine d'années. Leur projet étudiant – baptisé CARE for Patrimoine – vise à identifier des sites isérois remarquables et menacés, afin de contribuer à leur sauvegarde. Après le fort de Comboire et avant la villa Casamaures, c'est pour le château de Séchilienne qu'ils ont décidé d'agir. Objectif : collecter 10 000 euros, une somme suffisante pour engager des travaux pour débarrasser le site de la végétation parasite qui l'a envahi et consolider le bâti. L'architecture de l'édifice, laissé à l'abandon depuis un incendie en 1944, avait jusqu'alors pu évoluer au fil du temps. Les plus vieux planchers datent du XIVe siècle.

Un projet, trois paliers

La petite équipe est persuadée de la faisabilité de son projet. Elle l'est d'autant plus que c'est elle qui est allée rencontrer l'équipe municipale de Séchilienne. Son projet s'inscrit d'ailleurs également dans le prolongement d'une première initiative de la mairie, qui n'était pas parvenue à obtenir les subventions nécessaires pour mener à bien la campagne de réhabilitation envisagée. Les étudiants ont su convaincre les élus en réalisant une vidéo pour valoriser les lieux, lesquels pourraient à terme accueillir des nouveaux visiteurs. La souscription, ouverte jusqu'au 28 février (sur le site dartagnans.fr), prévoit trois paliers, à hauteur de 2 500, 7 300 et 10 000 euros.

Début février, elle comptait déjà quelque 70 contributeurs, de cinq pays différents. Quelle que soit la somme finalement recueillie, elle sera ensuite versée à la Ville pour au moins l'aider à autofinancer le programme. « Nous avons choisi Séchilienne parce que le château est méconnu et qu'il n'y pas aujourd'hui d'association qui s'en occupe », indique Gautier Haquin, à l'origine du projet. Conscient du risque que la campagne s'essouffle après un bon départ, il assure que la plus petite somme peut aussi être utile. Il rappelle également que les dons ouvrent le droit à une contrepartie et sont défiscalisables, à hauteur de 66 % de leur montant pour les particuliers et de 60 % pour les entreprises. Amusé, il a constaté que, parmi les actuels donateurs, il y a un enfant de onze ans !


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