Quel rôle pour la Ville ?

Tous les candidats ne s'accordent pas sur la place que devra occuper la mairie dans le domaine culturel. La question de sa relation aux acteurs et du soutien qu'elle peut leur apporter révèle, au contraire, de très importantes lignes de fracture.


« La culture fait-elle partie des priorités de votre programme ? » Ouverte, c'est l'une des seize questions posées à l'ensemble des candidats aux élections municipales par la plateforme intersyndicale du spectacle vivant en Auvergne Rhône-Alpes. Sans surprise, les candidats y ont répondu de manière positive. Émilie Chalas fait ainsi part de son ambition « de redonner à Grenoble son rang de ville de la culture ». Alain Carignon déclare vouloir que la ville « soit un lieu de fusion, qui donne envie de venir de toute la France et des pays du monde pour confronter les arts et les idées ». Éric Piolle inscrit « la culture comme une priorité en soi et une mission transversale, partagée par l'ensemble des futurs élus ». Olivier Noblecourt, enfin, juge nécessaire de « redéfinir de manière urgente une véritable politique culturelle avec les acteurs – artistes, équipements, associations et habitants – en leur redonnant un réel espace d'initiatives ».

Un cap à définir ?

C'est dans la façon de faire que les candidats divergent parfois de manière très significative. Émilie Chalas évoque ainsi l'idée de « coordonner la culture à la bonne échelle, c'est-à-dire à l'échelle métropolitaine ». Sans négliger Grenoble : « Un enjeu fondamental est d'avoir un pilote dans l'avion, en mettant en tête quelqu'un qui s'y connaisse et qui aura cette responsabilité de donner un cap. » La candidate propose la tenue d'une « réunion annuelle qui permette de dresser un bilan de l'année écoulée, de faire un point sur les programmations à venir et de discuter des moyens alloués aux différents projets ».

Sur l'épineuse question du financement par le biais des subventions, Éric Piolle rappelle avoir installé un comité d'avis, « rassemblant des élus, y compris d'opposition, des personnalités expertes non intéressées aux dossiers étudiés et des citoyens tirés au sort parmi une liste de volontaires ». Le maire sortant dit vouloir poursuivre en ce sens, par le biais d'une véritable convention citoyenne où la culture « doit avoir toute sa place ». Olivier Noblecourt, lui, insiste sur son idée de « redonner aux artistes une place dans la ville : aujourd'hui, le dirigisme municipal s'est substitué à la gouvernance partagée ». Le candidat prévoit de créer « une conférence permanente de la culture qui intègre les corps intermédiaires » et reproche à la majorité de 2014 d'avoir concentré les investissements au nord de la ville. Alain Carignon a quant à lui régulièrement soulevé les difficultés financières auxquelles Grenoble fait face. Au cours du débat sur la place des acteurs socioculturels, il a jugé que « rien ne sera possible pour personne si l'on ne dégage pas de nouvelles recettes ». Il a parlé de son intention de « vendre du patrimoine abandonné », estimant par ailleurs qu'il existe des locaux municipaux vacants pouvant accueillir de nouvelles activités.


<< article précédent
La culture au centre des discussions