Les Modernes dans l'expectative

La librairie du 6, rue Lakanal, à Grenoble, a stoppé ses activités du fait du confinement. Gaëlle Partouche, sa créatrice, maintient un contact avec ses clients et habitués, sans savoir encore quand et comment elle pourra rouvrir.


Gaëlle Partouche dit qu'elle est tombée malade il y a deux semaines, mais assure, vendredi 17 en début d'après-midi, qu'elle va un peu mieux. Sa libraire, Jessica Ray, est au chômage provisoire : en bonne santé, elle prépare des bibliographies et des messages pour les réseaux sociaux. Les portes des Modernes, elles, sont restées closes depuis le début du confinement : Gaëlle a décidé d'une fermeture permanente, « à la fois pour des raisons sanitaires, politiques et solidaires ». Elle n'envisage aucune vente en présentiel, même sur un créneau horaire limité, et pas davantage en livraison. « De toute façon, pour le moment, je me sens incapable de travailler et suis peut-être contagieuse ».

Elle n'exclut pas que cette situation se prolonge après le 11 mai, date prévue pour le début de déconfinement, selon les dernières déclarations d'Emmanuel Macron. « Cette date me paraît encore très hypothétique », dit-elle. Sentiment identique pour Microsaloon, l'événement dédié à la microédition, habituellement organisé dans le courant de mai. Gaëlle ne se précipitera pas sans nouvelle information sur le virus. Elle prévoit aussi d'en reparler avec des confrères et les autres commerçants de son quartier.

En attendant la suite...

La librairie ne reste cependant pas silencieuse : visible et active sur Facebook, elle va relancer son compte Instagram. Pour garder un contact avec elle pendant le confinement, il est possible de s'abonner à une newsletter, par le biais de son site Internet : celle-ci, jusqu'alors envoyée mensuellement, doit devenir hebdomadaire ces prochains jours. Gaëlle compte ainsi l'utiliser pour donner des nouvelles de ses activités, mais également pour relayer quelques informations sur d'autres structures amies (comme la Cinémathèque de Grenoble, le Magasin des Horizons ou l'Espace 600, par exemple).

Pour le reste, elle se montre très prudente, voire circonspecte. Sur les aides financières qui pourraient lui être accordées, par exemple, venant de la Région ou du Centre national du livre (CNL) : « J'ai entendu des choses, mais je me méfie des effets d'annonce. » Gaëlle ne souhaite pas solliciter de don direct auprès des lecteurs. Elle dit toutefois avoir reçu – et apprécié – des marques de soutien et propose plusieurs façons d'aider les Modernes, ainsi que le secteur. Au choix : en souscrivant à la formule d'abonnement proposées par la librairie, en lui envoyant des Chèques Lire (contre un avoir) ou en se tournant vers l'offre de livres numériques sur la plateforme Chez mon libraire. « En temps normal, on parle fréquemment des piles de livres que nous avons à lire. La situation peut nous permettre de les faire baisser. Lisons et relisons donc nos bouquins avant de pouvoir en acheter d'autres ! ».


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