Fontaine : le Vog maintient le cap

Confinement oblige, le centre d'art n'est plus en mesure d'ouvrir ses portes au public. Il reste toutefois actif par le biais d'Internet. Pauline Morgana, médiatrice, fait le point sur la situation actuelle, tout en dévoilant quelques perspectives à moyen terme.


« Nous ne vous oublions pas » : par ces quelques mots, le Vog rappelle aux amateurs d'art contemporain que la période de confinement n'est pas synonyme pour lui de totale inactivité. L'établissement de l'avenue Aristide-Briand, à Fontaine, a mis en place différentes actions pour « continuer à faire vivre le centre d'art de manière virtuelle ». Bien sûr, le rythme régulier de ses expositions – quatre événements de deux mois chaque année, avec des artistes travaillant des médiums différents – est interrompu. Même constat pour les visites d'enfants scolarisés, qui ne pourront pas reprendre immédiatement après les vacances.

Tout n'est pas à l'arrêt cependant : au contraire, Pauline Morgana, la médiatrice du Vog, communique régulièrement par le biais de la page Facebook du centre d'art. Sur son site Internet, elle a aussi mis en place une page "Vog – Spécial confinement". On peut notamment y trouver les photos des œuvres colorées de l'artiste peintre Marie-Anita Gaube, exposées depuis le 6 février dernier. L'événement devait se terminer le 18 avril : il pourrait être prolongé après le confinement, mais sa mise en ligne permet dès à présent aux curieux d'accéder à un dossier pédagogique, ainsi qu'à une adresse mail pour poser des questions. Selon la même logique, de tels dossiers sont mis à disposition sur une quinzaine des expos précédentes, ainsi que des liens vers des pages culturelles ou d'information aux artistes.

Le public invité à participer

Le Vog voit aussi le confinement comme une période potentiellement propice à la créativité. Dans cet état d'esprit, un appel à photographies a été lancé : toute personne qui se sentirait inspirée et créerait des images de sa vie actuelle peut ainsi adresser ses clichés par mail. L'idée est qu'ensuite, ils soient exposés sur les baies vitrées du Vog, pendant toute la période de fermeture estivale (en juillet et août, donc). Cette initiative est aussi un clin d'œil à l'art contemporain : Pauline Morgana conseille de jeter un œil aux travaux de deux photographes britanniques, Richard Billingham et Nick Waplington, « qui sont presque des sociologues dans leur façon d'observer nos intérieurs ». En lien avec la médiathèque de Fontaine, le Vog propose en outre un atelier d'écriture, « ce qui peut être une bonne façon de faire vivre l'expo de Marie-Anita Gaube autrement ». Tout en s'inspirant des personnages des tableaux, chacun est ainsi invité à imaginer qui ils sont, ce qui leur est arrivé, où ils vont et/ou ce qu'il va advenir d'eux. Tout écho avec les réflexions sur la situation actuelle n'est bien sûr pas fortuit !

Quand le Vog pourra rouvrir, Pauline Morgana envisage d'organiser une soirée festive autour de la lecture et du partage des textes arrivés avant le 11 mai. D'ici là, elle continue d'envoyer une newsletter hebdomadaire à tous ceux qui se sont inscrits par le biais d'Internet. Elle travaille aussi pour préparer de petits livres virtuels, à destination des enfants notamment (et peut-être des adultes dans un second temps). Tous les événements du Vog étant gratuits, elle n'a de fait aucune perte financière à déplorer. De quoi conserver une forme d'optimisme, même si, après le confinement, le centre d'art devra s'adapter à la situation présente. Des questions se posent par exemple sur le nombre de personnes qu'il pourra accueillir simultanément.


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