Édito


Connaissez-vous Julian Schnabel ? Ce peintre américain est aussi cinéaste. Son premier film, Basquiat, est sorti en 1996 : Jeffrey Wright y joue le rôle de l'artiste new-yorkais, incapable de conceptualiser son travail ou étonné que d'autres veuillent l'exposer dans une galerie. En deux séquences, une réflexion s'amorce autour de la question récurrente : quelle est l'importance – ou, osons le mot, l'intérêt – de l'art pour la société ? Difficile de donner une réponse en quelques mots, a fortiori quand on a appris à tenir compte de l'avis des autres et à tempérer ses opinions les plus tranchées.

N'empêche : lorsqu'un événement tel que le Street Art Fest Grenoble Alpes déboule avec un groupe d'artistes pour peindre les murs de la ville, on prend acte que l'expression artistique s'impose sans nous demander l'autorisation et qu'elle n'est pas toujours dans les clous de nos habitudes. On a alors tôt fait de la trouver belle ou moche, fascinante ou inintéressante, pertinente ou bêtement provocante, drôle ou sinistre… et parfois plusieurs de ces qualificatifs à la fois, la liste n'étant pas limitative. On se dit dès lors que c'est bien dans cette confrontation avec nous-mêmes que l'importance (ou l'intérêt) de l'art réside. De quoi se réjouir franchement de le voir à nouveau rendu directement accessible au plus grand nombre.


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Une Damme sociale et solidaire