Corps à cœur

Portraits / C'est à la Théorie des Espaces Courbes (Voiron) que Michel Bowes présente une nouvelle exposition de ses tableaux. Et crée un ressenti en posant simplement des personnages dans l'espace.


Formé aux Beaux-arts de Birmingham, Michel Bowes développe un goût certain pour l'étude des corps. « Je suis incapable de partir de l'imaginaire, je commence toujours par le fait d'être en face d'un sujet. » C'est donc à partir de modèles qu'il compose ses portraits en pied de personnages tout à fait communs dans un environnement neutre, souvent abstrait. Amateur de danse, il nous confie : « Je trouve que, dès que l'on place un personnage dans l'espace, il se passe quelque chose. » Tout l'enjeu de son travail de peintre est précisément de parvenir à nous faire sentir ce "quelque-chose" et il faut bien reconnaître qu'il y parvient. Le regard perçant de ses sujets et la subtilité des jeux de lumière à la surface des visages donnent à ses personnages une aura qui semble les faire émerger de la surface picturale. Parfois, Michel Bowes s'engage dans une forme de narration fantasmatique, comme dans ce grand format qui met en scène plusieurs figures aux postures aussi ambiguës qu'inquiétantes et dont l'interaction évoque des jeux de dominations et d'asservissement. Le titre ? La mort du capitalisme et le retour du matriarcat. Ceci explique peut être cela.

Dance to The Music of Time, Michel Bowes, à la TEC (Voiron) jusqu'au 11 octobre


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