Carnation numérique avec la photographe Substance

Tout le mois d'octobre, la galerie grenobloise Ex Nihilo propose une exposition qui interroge finement notre époque où les smartphones sont rois.


Découverte sur les réseaux sociaux par la galerie Ex Nihilo, la photographe exposée sous le pseudo de Substance (en référence à un album de New Order) propose un travail intégralement réalisé avec un smartphone – de la prise de vue aux multiples manipulations permises par les applications de retouches d'images. Cela donne lieu à un ensemble parfois un peu disparate mais traversé par certaines obsessions qui insufflent une cohérence à l'accrochage proposé.

En effet, Substance explore son propre corps sous toutes les coutures et pas forcément les plus avantageuses. À l'heure où les millions d'images produites quotidiennement par les smartphones accélèrent la standardisation de la mise en image de soi, inscrivant celle-ci dans un flux superficiel toujours plus désincarné, la photographe lilloise met en avant la carnation de la chair et les imperfections de la peau. Bref, la normalité d'un corps non "normé".

Et plutôt que d'utiliser les effets numériques pour gommer certaines de ces réalités physiques, elle les accentue, les déforme et finalement valorise ce qui est communément accepté comme une "mperfection" censé être dissimulée.

Substance jusqu'au 31 octobre à la galerie Ex Nihilo


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