Mathieu Bablet : la SF les pieds sur terre

Focus sur la nouvelle bande dessinée "Carbone et Silicium" de l'auteur d'origine grenobloise.


Il aura fallu quatre ans à Mathieu Bablet pour digérer le succès de Shangri-La, son précédent album vendu à plus de 100 000 exemplaires et sélectionné dans la short-list du Festival international de la BD d'Angoulême en 2017. Quatre ans pour « prendre du recul, dépasser une forme de paralysie » et se lancer pleinement dans l'écriture et le dessin de Carbone et Silicium, paru à la rentrée.

Mathieu Bablet pose cette fois-ci son regard sur la confrontation entre la technologie et l'intelligence artificielle, incarnées par les deux robots Carbone et Silicium, et la théorie de l'effondrement, sur fond de crise environnementale, économique et migratoire. « Je trouve mon inspiration dans les sujets contemporains. Ce travail de prospective et le fait de se poser des questions sur le futur, est selon moi la raison même d'exister de la SF. » Et pour aborder la question de l'effondrement et de la crise environnementale, celui qui a nourri sa passion pour la science-fiction depuis son plus jeune âge, en dévorant les livres d'Asimov ou de Philip K.Dick, s'est appuyé sur les toutes dernières études scientifiques et les rapports du GIEC. « Quand la SF s'appuie sur des problèmes contemporains, il faut avoir une certaine crédibilité, explique-t-il. Cette phase de documentation est d'ailleurs une des choses les plus intéressantes dans mon métier. »

Grenoblois d'origine, Mathieu Bablet s'inspire toujours aujourd'hui de l'atmosphère de la ville, entre présence proche de la nature et fort ancrage des préoccupations sur le futur, notamment en matière d'environnement. « Ces décors naturels qu'on peut observer ici, se retrouvent dans ce que je fais. C'est un cadre qui m'inspire. »


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