Fameux florilège

Punk rap. Artiste polyvalent, Bleu Russe signe un best of remarquable, éclectique et enrichi de morceaux inédits. On l'a écoute et trouvé très bon, jusque dans ses collaborations avec d'autres musiciens.


/ Punk rap

Chaque sortie de Bleu Russe est un mélange de surprise et d'évidence. Comme s'il était toujours là où l'on s'attendait à ne pas l'attendre… Et c'est peut-être bien cet équilibre – instable donc subtil – entre cohérence absolue et liberté totale qui donne à son œuvre autant de puissance. Ça n'a jamais été aussi limpide qu'à l'écoute de Poubelle Marron, un best-of soigneusement désordonné augmenté de quelques morceaux inédits, un autoportrait foutraque, malicieux, profond, dur et tendre : très ressemblant. Voilà cinq ans que David Litavicki (son nom sur ses papiers d'identité) a lancé ce projet solo de rap/rock/punk/pop/etc. Quatre albums et un EP dont ce nouveau disque retrace brièvement l'histoire, de son point de départ avec Javel, un premier tube sans batterie, au plus récent La beauté du geste, doux manifeste irrévocable. Une plongée dans tout ce qui fait le style de Bleu Russe : son écriture en cut-up ciselé, sa colère toujours justifiée contre les administrations, une certaine sublimation de la banalité des existences, des instrus précises et efficaces. Et surtout, un sérieux penchant pour le collectif. On compte beaucoup de collaborations très réussies dans cette tracklist, parmi lesquelles Loin, magnifique ballade folk sur un texte d'Heptanes Fraxion, Une ombre géante, en compagnie de Pablo Alfaya, que l'on redécouvre dans une version live parfaite, ou encore Abel danse, valse burlesque avec Piero Quintana au chant. Poubelle Marron confirme donc ce que nous savions déjà : Bleu Russe est l'un des musiciens les plus doués et les plus passionnants de la région grenobloise. Vivement la suite…       

Bleu Russe - Poubelle Marron (La Souterraine)


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