Détours de Babel 2021 : un festival, plusieurs possibilités

Annulé l'année dernière pour cause de Covid, le festival de musiques du monde revient pour une nouvelle édition toute particulière, adaptable, bien ancrée dans une réalité sanitaire plus qu'incertaine.

 


« Le moral est plutôt bon, on maintient le cap », assure Benoît Thiebergien, directeur du Centre international des musiques nomades (CIMN), installé depuis 2019 sous les voûtes du Théâtre Sainte-Marie-d'en-bas. Malgré le reconfinement, les faux espoirs de réouverture et l'évolution inquiétante des courbes épidémiques ces jours-ci, l'équipe du CIMN ne baisse pas les bras, loin de là. Depuis le mois de septembre, elle accueille de nombreux artistes en résidence ainsi que des scolaires pour diverses activités. Mais elle planche surtout sur son fameux festival de musiques du monde, Détours de Babel, qui devrait bel et bien avoir lieu du 17 mars au 10 avril.

Bel et bien, oui, car le CIMN envisage toutes les possibilités, toutes les contraintes probables, tous les écueils éventuels. Couvre-feu, confinement, configuration assise ou debout, monde d'avant ou monde d'après... Peu importe, tout a été prévu : « Dans le pire des cas, l'événement sera en livestream uniquement et nous prévoirons, en plus de la diffusion des concerts, des interviews ou des tables rondes pour apporter une touche nouvelle. S'il y a couvre-feu à 18h, seules les représentations du soir se feront en ligne, les brunchs ou les concerts des scolaires en journée pourront peut-être être maintenus en présentiel. L'an dernier, on a tous été pris de court mais cette fois-ci, on a eu le temps d'expérimenter, de tester les dispositifs de retransmission et de réfléchir à la façon dont on peut enrichir ces retransmissions. On s'est préparé à affronter l'évolution de la crise. C'est un challenge », détaille Benoît Thiebergien.

Bien sûr, un programme "normal" (entre guillemets, on insiste…) sera présenté au public prochainement dans l'espoir – puisqu'il en faut – d'un dénouement inattendu à l'entrée du printemps. À l'affiche notamment : le trompettiste Erik Truffaz en dialogue avec un chœur grégorien, le compositeur Andy Emler dans une création pour voix et grandes orgues ou encore le trio lyonnais expérimental PoiL en compagnie de la chanteuse japonaise Yoshitsune. Cependant, le directeur du CIMN reste lucide : « Par exemple, les projets avec les artistes étrangers dépendent de l'ouverture des frontières, de l'obtention des visas… Ça risque d'être compliqué. Mais on a quand même voulu construire l'édition à venir dans l'état d'esprit d'un retour à la normale. »

En attendant, deux concerts – Stratcho Temelkovski et In-Situ Alma-Très-Cloîtres (photo, lors d'une répétition) – enregistrés et retransmis live sur Youtube en décembre dernier, sont à retrouver sur la chaîne "Festival Détours de Babel".


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