Annulation de la saison du Déclic à Claix : « On permet au public et aux artistes de se projeter dans le temps »

Fin janvier, l'équipe aux commandes de la salle de spectacle Le Déclic à Claix a officialisé la décision d'annuler sa fin de saison 2020/2021, « avec regrets » comme elle l'a écrit dans un communiqué envoyé au public. Pour en savoir plus, on a passé un coup de fil à Magali Paret-Solet, directrice des affaires culturelles de la Ville de Claix, en charge notamment de la programmation du Déclic.


Pourquoi avoir pris la décision d'annuler tous les spectacles programmés au Déclic jusqu'en juin ?

Magali Paret-Solet : C'est une proposition que l'on a soumise à l'équipe municipale [le Déclic est piloté par des agents municipaux – NDLR] à la suite des annonces gouvernementales de début janvier qui confirmaient la fermeture des salles de spectacle sans calendrier de réouverture. Dans le même temps, la métropole grenobloise demandait expressément aux collectivités de rester sur un seuil d'alerte important. En croisant tous ces paramètres, on s'est dit que l'annulation de la saison était la meilleure solution.

Pourquoi la meilleure ?

Parce qu'on permet au public de se projeter dans le temps. D'ailleurs, les retours des spectateurs sont très positifs. Ils nous disent : « Enfin, quelqu'un qui prend une décision ! » Et on permet également aux artistes de voir sur le plus long terme. Précédemment, nous étions sur une position attentiste insoutenable pour eux comme pour nous, notamment au niveau budgétaire.

Et puis, surtout, quand on va d'annulation en annulation sur des délais très courts, on n'a pas la possibilité d'offrir d'autres choses aux spectateurs. Alors que maintenant, après les avoir remboursés intégralement, on va pouvoir leur proposer sur les prochains mois des événements que l'on peut garantir même en période de Covid.

Lesquels ?

Avec certaines compagnies initialement programmées, on va avoir des spectacles par téléphone ou encore des projets filmés de regards croisés entre plusieurs équipes artistiques. Tout ça nous permet de garantir un volume d'activité pour les artistes avec, en plus, des projets assez novateurs, et également de tenir une forme de saison pour le public tout en nous projetant, nous, sur la prochaine.

Après cette annulation, comment cela se passe-t-il financièrement avec les différentes équipes artistiques ?

On fonctionne au cas par cas pour être au plus près de leur activité, car entre une grosse production et une compagnie locale, ce n'est pas la même réalité. Certaines équipes préfèrent le report sur la saison prochaine, d'autres non. Et si, pour une raison X ou Y, le report n'est pas possible, on va payer le coût lié à la production – 30% du coût du spectacle.

Vous êtes pour l'instant la seule salle de l'agglomération grenobloise à avoir pris cette décision…

À ma connaissance, oui. Mais il n'y a pas de notion de concurrence entre les salles : je ne dis pas que ce qu'on fait est mieux qu'ailleurs. On a pris cette décision en fonction de notre territoire, de notre réalité de petite salle de 174 places en régie directe municipale. Chacun fait comme il peut. Il n'y a aucune critique des autres salles à chercher dans notre décision.


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