Art à emporter

Si, depuis novembre, les lieux de cultures sont fermés au public, on oublie parfois que les bibliothèques sont encore ouvertes. Or le réseau municipal a la particularité de proposer une artothèque riche de plus de 2 000 pièces. Alors, s'il n'est plus possible d'aller voir des œuvres dans les musées, pourquoi ne pas les faire venir chez vous ?


Installée depuis 2017 à la bibliothèque d'Étude et du Patrimoine, l'artothèque bénéficie depuis décembre dernier de l'agréable réaménagement qui a été fait du hall d'accueil de ce bâtiment, dont les allures de navire nous rappellent qu'il est la figure de proue du réseau des bibliothèques municipales. « Cette réouverture a permis à l'artothèque de retrouver son public mais aussi de voir venir beaucoup de curieux : ils découvrent le principe de prêt d'œuvres d'art et s'étonnent souvent que ce service soit gratuit », confie Isabelle Westeel, directrice de la bibliothèque municipale.

En effet, il suffit d'être inscrit dans le réseau pour bénéficier de cette offre. Les particuliers sont nombreux à emprunter des œuvre et les collectivités ne sont pas en reste. « Associations, entreprises, EHPAD, centre médico-psy... nous avons une grande variété de structures qui nous sollicitent, ce qui aboutit à des demandes singulières, explique Anne Langlais Devanne, responsable de l'artothèque. Parfois, les usagers viennent avec l'idée d'une thématique: nous pouvons alors les orienter. D'autres préfèrent au contraire choisir seuls. »

Prière de toucher

Créée au début des années 1980 lors de l'installation d'une bibliothèque dans la galerie commerciale Grand Place (première bibliothèque du réseau à proposer l'emprunt de vidéos, de disques et donc d'œuvres d'art), cette collection regroupe deux grandes catégories d'œuvres : des photographies (un peu plus de 800) et des estampes (sérigraphies, lithographies, gravures…), toutes des multiples signés de la main des artistes. On y trouve un grand nombre des créateurs phares des années 1970-1980 (Niki de Saint Phalle, Asger Jorn, Robert Doisneau, William Klein...), mais aussi des représentants de la jeune génération. « Nous opérons une veille sur ce que produisent les jeunes artistes et tout particulièrement les artistes isérois, précise Anne Langlais Devanne. On tâche aussi de faire l'acquisition d'œuvres d'artistes femmes afin d'équilibrer la collection. »

Bien sûr, conjointement à ce travail, l'artothèque propose des rencontres et des événements : ils s'inscrivent dans le programme culturel des bibliothèques malheureusement suspendu pour l'instant. En attendant la reprise, nous vous invitons vivement à profiter de cette collection publique qui permet d'entretenir un rapport singulier aux œuvres. Puisqu'elles sont consultables, vous pouvez en effet les manipuler, un privilège habituellement réservé aux professionnels des musées et qui apparaît salvateur en ces temps de distanciel imposé et de culture confinée.


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Annulation de la saison du Déclic à Claix : « On permet au public et aux artistes de se projeter dans le temps »