Tigadrine : coup de blues (sahraoui) à la fac

Alors que les scènes sont toujours fermées (on le saura), le campus de l'Université de Grenoble a accueilli en résidence le blues iséro-sahraoui de Tigadrine, dont une captation live est proposée ce jeudi sur les réseaux.


Dans la famille blues touareg, aussi vaste que le Sahara dans l'ombres des parrains Tinariwen, je demande les cousins grenoblois. Et voici donc Tigadrine, sélectionné dans la dernière Cuvée grenobloise. Le groupe de Saint-Martin-d'Hères était ces jours derniers en résidence sur le campus de l'Université de Grenoble. Il y a enregistré un concert joué devant un parterre de professionnels de la profession, qui sera diffusé ce jeudi 11 février. Le genre d'initiatives qui sera renouvelé chaque mois par l'association SEVE et Mix'Arts pour donner un peu de baume au cœur de la déshérance étudiante actuelle. Tigadrine donc : de la tradition touareg, mise en bouture avec le funk et le blues, comme d'usage chez les artilleurs nomades, Tigadrine, fondé en 2018, a hérité cet invraisemblable sens du groove qui convoque volontiers quelques déhanchés reggae.

Mais la tradition en question, qui recouvre le Sahara, du Sud de l'Algérie au Mali, en passant par le Tchad et le Niger, explore ici davantage sur les confins occidentaux du genre, à savoir le Sud-Maroc, les styles assouf et ishumar et les dialectes hassani et berbères. Elle se métisse même, puisque, c'est un fait, le désert gagne du terrain (alors pourquoi pas ses musiciens ?), d'influences sénégalaises et... malgaches. Inutile de dire que la chose est parfaitement redoutable et hypnotique comme le mirage d'oasis au milieu de l'infini sablonneux. Au point qu'on en vient à se demander si, par hasard, il existe une formation de blues dit "touareg" qui ne vaille pas la peine d'être connue. Vivement en tout cas, que l'on puisse revoir en vrai ces nomades musicaux assignés à résidence par vous-savez-quoi !

Tigadrine. Jeudi 11 février sur les pages facebook d'EVE (l'espace de vie étudiante) et de l'UGA (Université Grenoble Alpes) à 19h et en interview à 18 h sur Radio Campus.


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