L'Arpenteur : « Rien n'interdit de penser que tout se passera bien cet été »

Alors que, faute de perspectives rassurantes, certains gros festivals d'été commencent à être annulés, d'autres, plus petits, veulent tout de même y croire. C'est le cas de l'Arpenteur, passionnante manifestation pluridisciplinaire dont la 26e édition est annoncée du 3 au 10 juillet aux Adrets-en-Belledonne, près de Grenoble. On a passé un coup de fil à son directeur Antoine Choplin pour en savoir plus.


« Bonjour. Nous sommes heureux de vous confirmer que Scènes obliques maintient la 26e édition du Festival de l'Arpenteur qui se déroulera du 3 au 10 juillet 2021, aux Adrets-en-Belledonne (Isère). » Si le monde de la culture est toujours à l'arrêt du fait de la pandémie (avec un flou total quant à la date de la réouverture des lieux culturels), des festivals d'été pensent déjà à l'après. C'est le cas de l'Arpenteur donc, petite manifestation aux grandes ambitions (« théâtre pentu et parole avalancheuse », dixit son sous-titre) qui se déroule chaque été dans la montagne près de Grenoble. Même si cette annonce n'engage l'équipe qu'à l'instant T, comme nous l'a expliqué le directeur artistique Antoine Choplin.

« Jusqu'à très récemment, j'ai travaillé avec naïveté et candeur en me disant qu'il n'y aura aucun problème cet été – contrairement à l'an passé [le festival avait été annulé, et un petit événement de remplacement organisé – NDLR]. Mais depuis quelques semaines et le nouveau confinement, on se dit que ça ne sera peut-être pas aussi simple. » Pourtant, il veut quand même y croire, d'où cette annonce publique qui tient autant de l'optimisme que de la méthode Coué. « C'est l'envie de marquer un espoir, de dire merde à tout ça. Même si, bien sûr, on pourra faire machine arrière au cas où. »

« Trois scénarios »

Car derrière l'espoir, le réalisme n'est, forcément, jamais bien loin. Et les différents cas de figure sont étudiés de près. « Dans la façon de réfléchir, je me calque un peu, sans comparer bien sûr, sur ce que raconte Olivier Py pour le Festival d'Avignon, avec trois scénarios. Un premier où tout irait bien et tant mieux. Un autre, plus probable, où des contraintes pèseraient sur les espaces intérieurs : même s'ils ne sont pas majoritaires, ils existent chez nous et font quand même l'âme du festival. Dans ce cas, peut-être qu'on mettra en extérieur la plupart des propositions prévues en intérieur. »

Quant au troisième scénario, il est « beaucoup plus problématique ». « Dans le cas où les contraintes sanitaires pèseraient aussi sur l'extérieur, la proximité des spectateurs devra être repensée. Là, ça nous demandera de nombreux aménagements, sur les spectacles comme sur les interstices qui font la force de l'Arpenteur : se retrouver entre les représentations, être dans une proximité dans un bivouac, manger ensemble... Est-ce que tout cela sera possible ? On l'espère. »

Antoine Choplin fera donc tout pour que la prochaine édition de son festival ait lieu avec la programmation annoncée (quasiment celle prévue l'an passé, les artistes ayant accepté le report – on en reparlera en temps voulu). « Pour l'instant, rien n'interdit de penser que tout se passera bien cet été. De toute façon, on n'est pas prêts à réinventer quelque chose comme l'année dernière, on n'a pas envie de rejouer ça une nouvelle fois. Il y a des limites à la résilience ! »

L'Arpenteur
Aux Adrets-en-Belledonne du samedi 3 au samedi 10 juillet
Pour suivre l'actualité du festival et de l'association qui l'organise : http://scenes.obliques.free.fr


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