Curiosités grenobloises à proximité

Un guide de Grenoble, un ordinateur, une connexion internet haut débit, un appareil photo et un vieux VTT : voilà tout l'équipement utilisé pour la réalisation de ce premier article d'une petite série. Objectif : mettre en lumière des curiosités historiques méconnues de Grenoble et des environs, dans un rayon de 10 kilomètres.


Un deuxième téléphérique à la Bastille ?

Quand on se trouve sur le parking de la Bastille, ou sur la terrasse sommitale,  on peut apercevoir, en levant les yeux au nord, en direction du mont Jalla, des murs en ruines. Ceux-ci n'appartiennent pas aux fortifications de la Bastille. En fait, ce sont des vestiges des gares amonts du premier téléphérique industriel au monde, construit en 1875. Il fut exploité pour descendre dans la vallée le minerai extrait du mont Jalla, servant à la fabrication du ciment. Seuls les blocs issus des galeries les plus hautes étaient descendus par ce téléphérique de 300 m de dénivelé, jusqu'à la cimenterie. À la fin de l'exploitation, la mine comptabilisait, de 215m à 630m d'altitude, 67 galeries représentant au total une longueur de 120 km. Le Mont Jalla est donc un vrai gruyère ! De fascinantes photos des galeries sont d'ailleurs visibles sur Internet.


Des traces de la grande crue de 1859 ?

Il ne s'agit heureusement pas de restes des dégâts colossaux que cette crue, la plus dévastatrice qu'ait connue la ville depuis le XIXe siècle, occasionna le 2 novembre 1859. Grenoble est alors recouverte par plus d'un mètre d'eau et la rivière dépasse de plus de 5 mètres sa cote habituelle. L'Isère emporte les stocks des commerçants, plusieurs maisons s'écroulent au cours de cet épisode historique qui sert désormais de référence pour les ouvrages de protection et la réalisation des cartes de prévention des risques. 122 marques en fonte, attestant de l'ampleur de l'inondation, ont été implantées en 1880. Il n'en reste que 19, principalement autour de la place de Verdun. La date du 2 novembre 1859 est gravée dans la pierre, à côté d'une marque en fonte, sur une arcade de la rue Raoul-Blanchard, au croisement avec la rue Voltaire.


Un hôtel des Monnaies ?

C'est pour s'assurer la prépondérance des monnaies royales en Dauphiné et l'éviction des monnaies étrangères que le roi Charles VIII porta en juin 1489 rétablissement de la monnaie de Grenoble. L'hôtel des Monnaies fut alors installé dans la rue Saint-Laurent. Vers 1677, la fabrication de la monnaie fut supprimée à Grenoble. 25 ans plus tard, en 1702, le roi Louis XIV consentit au rétablissement de l'hôtel sous condition. Le bâtiment a conservé son couloir d'accès avec voûtes nervurées de style Renaissance. Dans la cour, un portail donne accès à un escalier à vis, avec coursives à l'italienne à chaque étage.  Vous cherchez l'adrese précise ? 97 rue Saint-Laurent, à Grenoble.


La trace d'un impact de boulet austro-sarde ?

Petit rappel historique : en 1815, après son exil sur l'île d'Elbe, Napoléon revient brièvement au pouvoir pendant les Cent-Jours, qui se concluent, comme l'Empire, par la guerre et l'occupation de la France par les troupes autrichiennes et sardes (après la défaite de Waterloo et l'abdication de l'empereur). À l'été 1815, plus d'un million de soldats étrangers occupent le pays. La guerre touche aussi l'Isère. Rue Joseph-Fourier à Grenoble, l'encadrement d'une ancienne porte, en pierre de Sassenage, en a conservé un stigmate : l'impact d'un boulet austro-sarde. Un témoignage de l'attaque et du siège de la ville par les troupes, début juillet 1815. Les premiers combats violents eurent lieu le 6 juillet, dès 6 heures du matin. Après une trêve, la ville de Grenoble capitula officiellement le 9 juillet. Au milieu de la rue Joseph-Fourier, une plaque a été apposée sur le mur pour signaler cette particularité.


Suite au prochain épisode...
On vous donne rendez-vous pour d'autres découvertes la semaine prochaine.


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