Horse Lords, à un cheval du minimalisme

On va danser vendredi 17 septembre au Ciel avec le rock instrumental de Horse Lords.


Aux vieux de la vieille de la geste post-rock, Horse Lords rappellera les vénérables tontons chicagoans de Tortoise, aux (un peu) plus jeunes les embardées belliqueuses de Battles. Et pas mal de choses émanant de la très tordue scène de Baltimore (dont le parrain sans égal n'est autre que Philip Glass).

Convoquant le minimalisme de LaMonte Young aussi bien que des motifs kraut et math-rock empreint d'une veine blues, le groupe, exclusivement instrumental, fait montre d'une sorte de formidable alchimie dans ce pouvoir de changer des compositions algorythmiques en rythmiques dansantes, d'entremêler dans une forme de transe chamanique, expérimentations sèches et traditions appalachienne autant qu'africaine (la guitare mauritanienne vient percuter leur écriture automatique, des rythmes inspirés du Banda et du Wagogo s'invitent à la fête).

Quelque part Horse Lords propose de présenter son minimalisme en millefeuille, comme il parvient à ériger un discours politique sur la terre brûlée de ses instrumentaux (leur People's Park est une référence directe, même si pas évidente, aux Young Lords de Chicago, groupe d'extrême gauche issu du nationalisme porto-ricain). Et à rendre fun cette approche théoriquement si austère de la musique en la changeant en fourmis dans les jambes.

Horse Lords, vendredi 17 septembre au Ciel


<< article précédent
Détours de Babel : "Entre musique savante et populaire, nous n’avons pas choisi notre camp"