Atlas des musiques du monde


Strange Days. Que voilà un titre d'album et de spectacle particulièrement à propos pour illustrer les jours étranges que la reprise progressive d'activité ne parvient pas tout à fait à effacer. Comme par une sorte de prémonition Natacha Atlas avait pourtant enregistré et publié son dernier album en date avec Samy Bishai avant que le grand blocage ne commence : en l'an de grâce 2019. Après un report l'an dernier la chanteuse anglo-égyptienne née en Belgique vient enfin le présenter sur la scène du Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival et ce n'est pas la moitié d'un événement.

On a tendance à l'oublier mais Atlas est rien moins qu'une pionnière du genre qu'on appelait alors un peu abusivement "musiques du monde" et qui eut tôt fait de réunir en une vaste ratatouille musicale tout ce qui en la matière n'émanait pas du monde occidental. De sa première expérience avec le groupe Transglobal Underground à ses expériences solo, la chanteuse à la voix unique est parvenue à noyauter aussi bien les milieux branchés (elle a travaillé avec les Négresses Vertes, Nitin Sawhney, figuré sur les BO de Jamesbonderies et du Kingdom of Heaven de Ridley Scott) que la variété française (une Victoire de la Musique pour sa reprise orientalisante de Mon amie la rose, également chantée en duo avec le barde à moustache Cabrel), le jazz (collaboration avec Ibrahim Maalouf) que la danse contemporaine (une autre avec Preljocaj). Des jours heureux que ces "strange days" grenoblois.


Natacha Atlas, vendredi 1er octobre à la Faïencerie, dans le cadre du Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival, de 8 à 20€


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