Balladur au mal


« Tu nous manques Balladur ! », tel le Sébastien du film Libre et Assoupi de Benjamin Guedj incarné par Baptiste Lecaplain, voici les mots régulièrement prononcés par les critiques du Petit Bulletin Grenoble lorsqu'ils se réveillent en sursaut. Peu de concerts de Balladur à Grenoble sans qu'on dise quelques mots de l'affection maison pour le groupe homonyme du plus grand Premier ministre de la Ve République (on  déconne, hein). C'est que la formation villeurbannaise n'a jamais cessé de (nous) surprendre en trois albums et autant d'EP d'existence.

Entamé comme un projet porté sur la cold-wave, Balladur s'est rapidement mué en une drôle de machine métamorphe s'autoproclamant d'obédience disco-noise-tropicale (pour ce que ça peut bien vouloir dire). En réalité, Balladur donne une synth-pop ouverte aux quatre vents. La Vallée étroite, qui donne son titre à leur dernier album en date, toujours publié sur le label Le Turc Mécanique, ressemble davantage à la vallée du Nil qu'au goulet d'étranglement d'une rivière sans retour – ou au col de l'Échelle qui est la véritable référence voulue par le groupe pour ce titre, sur lequel il est de tradition que les migrants viennent buter. C'est que derrière la joyeuse ubiquité musicale de Balladur se cache à peine un aveu d'engagement. Balladur est définitivement politique.

Balladur + Lynhood, samedi 25 septembre au Centre d'art Bastille, prix libre
 


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