"Le Bal" et "Manhattan" : ce que le cinéma doit à la musique


Ôtez la musique au cinéma : vous privez un film d'une voix faite personnage, décor ou couleur, de l'élégance d'une didascalie métamorphosée en mélodie, et du plaisir de le revoir avec les oreilles, rien qu'en écoutant sa bande originale — que celle-ci soit composée de thèmes préexistants ou non, d'ailleurs.

Justement, deux films proposés deux jours de suite par la Cinémathèque, montrent à quel point images et musiques sont indivisibles ; comment elles façonnent l'inspiration des auteurs et comment elles imprègnent ensuite l'imaginaire du public. Le Bal d'Ettore Scola (1983) tout d'abord : cette adaptation d'un spectacle théâtral raconte sans un mot près d'un demi-siècle de société française, en montrant l'évolution des bals populaires et donc de la musique qui s'y jouait — la lecture sociologique n'en est pas moins fine.

Vient ensuite Manhattan de Woody Allen (photo, 1979), qui s'ouvre par une déclaration d'amour impossible (et cependant absolue) à New York soutenue par la Rhapsody in Blue de Gershwin, à jamais associée aux monumentaux buildings filmés en noir et blanc, et à la voix de Woody… Sans la musique, le cinéma n'a vraiment aucun sens.

Le Bal jeudi 7 octobre à 20h et Manhattan mardi 8 à 20h au Cinéma Juliet-Berto, Grenoble.


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