Tout pour le rire

C'est l'histoire d'un homme largué qui soliloque en plein dîner de famille... Après l'avoir répété de longs mois sans public du fait de la crise sanitaire, le comédien et metteur en scène grenoblois Grégory Faive tourne enfin son excellent spectacle "Le Discours" d'après le roman à succès de Fabcaro. Ça valait bien une interview.


Pourquoi avez-vous choisi de monter ce roman ?

Grégory Faive : Parce que quand je le lisais, je voyais le spectacle en même temps. Ça m'avait fait la même chose avec Pourvu qu'il nous arrive quelque chose [son précédent solo sur un texte de Philippe Torreton racontant le monde du théâtre – NDLR]. Je me suis tout de suite reconnu dans l'écriture, le style de Fabcaro. Et j'ai tout de suite ressenti le plaisir que j'aurais à le partager avec le public.

Le fait d'être seul en scène a-t-il été une évidence ?

C'est la première intuition que j'ai eue. Après, en travaillant, je suis brièvement passé par l'idée d'adapter le texte avec plusieurs comédiens qui joueraient les autres personnages. Mais ce n'était pas une bonne idée car tout passe par le prisme du narrateur, par sa mauvaise foi à lui. Par exemple, le public voit bien que le beau-frère est peut-être autre chose que ce que lui en dit, et ça crée un décalage intéressant.

Comme Pourvu qu'il nous arrive quelque chose, ce seul-en-scène est très drôle...

Je crois que, maintenant, je peux dire que l'humour est le seul vecteur par lequel je suis capable de raconter des histoires. Je pense que, même si je montais Médée ou Britannicus, je rajouterais une dose d'humour, indissociable de l'humanité. Après, pour moi, l'humour ne veut pas forcément dire grosse poilade, gros gag – même si j'aime bien les gros gags ! C'est juste une petite distance pour regarder les choses.

Après avoir dû stopper la création du fait de la crise sanitaire, vous devez être ravi de jouer enfin le spectacle...

Oh que oui ! La création à Voiron en juin dernier était inouïe parce que c'était les retrouvailles. C'était la première fois que je rejouais devant un public – un an à répéter des spectacles devant des salles vides, c'est long ! –, et la première fois pour beaucoup de gens qu'ils revenaient au théâtre. Cette représentation a été une fête de joie, de rire, d'émotion... À la fin, j'ai même pleuré toutes les larmes de mon corps de rééprouver ça pour de bon !

Le Discours
Au Théâtre 145 du mercredi 13 au samedi 16 octobre
À la Faïencerie vendredi 3 décembre
Au Laussy mardi 12 avril
À l'Ilyade mardi 10 mai


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