L'expo inattendue


Voilà un événement qui aurait bien pu nous échapper, si on n'avait pas été intrigué par le kakemono accroché à l'entrée de l'ancien musée de peinture : "art contemporain africain", voilà ce qu'on pouvait y lire.

Bonne surprise ! Cette exposition géographico-thématique, un peu fourre-tout, offre l'occasion de découvrir quelques œuvres qui méritent le détour. Dès l'accueil, faciles mais efficaces, les séries photographiques de Khalifa Ndiaye montrent des personnages dont on ne sait s'ils lévitent, volent ou planent dans des environnements relativement triviaux… un peu de légèreté et de poésie dans un monde de brutes.

"foRest" par Paul Armelson

C'est aussi l'impression que donnent les petits films d'Ezra Wube dont l'animation dynamique restitue l'urbanisation trépidante des mégapoles contemporaines. Plus loin, Sirifo Diakaby questionne la couleur noire à travers une installation téléphonique qui vous permettra d'entrer en communication avec l'esprit de cette couleur et une composition murale faite d'objets hétéroclites qui ont le noir en commun.

Enfin, le parcours se termine avec des installations d'envergure : Myriam Ribon invite dans un univers étrange fait d'appareils audio obsolètes, de branchements factices et de colonnades en rouleaux cartonnés surmontés de plantes en plastiques, tandis que Barthélémy Toguo propose une vision de l'exode avec une remorque pleine à craquer de ballots de tissus ethniques. L'exposition rassemble ainsi pêle-mêle des artistes des quatre coins de l'Afrique (avec un focus sur le Sénégal et l'Éthiopie), d'autres désormais installés en Europe, ainsi qu'une poignée d'étudiants de l'École Supérieure d'Art et de Design, également originaires du continent africain.

Visage, art contemporain Franco Africain, à l'ancien musée de peinture jusqu'au 28 octobre


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