La bibli de A à Z

La Bibliothèque d'étude et du patrimoine (BEP), rouverte au public il y a moins d'un an après des travaux de réhabilitation, se dévoile lors d'une visite spéciale le 13 novembre. L'occasion d'en savoir plus sur son architecture et les trésors patrimoniaux qu'elle renferme.


Elle trône à l'entrée de la ville, comme un gros paquebot échoué. Inaugurée en 1960, la Bibliothèque d'étude et du patrimoine (BEP), toute en béton armé, ne fait pas forcément l'unanimité chez les Grenoblois, par son architecture un peu brutale. « C'est justement l'objet de la visite que nous organisons le 13 novembre : faire redécouvrir l'architecture XXe siècle peu connue et pas vraiment appréciée à sa juste mesure. Pourtant, ça vaut la peine de lever les yeux, surtout quand on a des explications », précise Isabelle Westeel, directrice de la Bibliothèque municipale de Grenoble.

Pour les explications, comptez sur Pierre Voisin, chargé de l'action culturelle à la BEP, qui mène la visite et commence par rappeler les contraintes non négligeables auxquelles l'architecte Jean Benoit a dû faire face lorsqu'on lui confie le soin, en 1952, de construire une bibliothèque universitaire (qui deviendra municipale en 1970) sur un terrain compliqué de 1800 m² : « Une parcelle très étroite, comprimée entre la prison d'un côté, où se trouve l'actuel cinéma Chavant, et la caserne militaire Hoche de l'autre. Il est donc obligé de bâtir en hauteur et assume cette verticalité avec certains éléments de façade, notamment en conservant les grilles du rez-de-chaussée. »

33 km de rayonnages

L'architecte imagine une bibliothèque sur six étages, avec des salles de lecture au 5e et au 6e afin de capter le maximum de lumière et une salle des pas perdus au rez-de-chaussée. Entre les deux, quatre niveaux peu lumineux dédiés à la conservation des collections, soit 33 kilomètres de rayonnages (dont 25 sont aujourd'hui utilisés) qui font bien sûr partie de la visite. Pierre Voisin nous emmène ainsi au 2e étage où sont archivés les fonds les plus anciens, dont la toute première collection municipale de la ville, fondée en 1772 et constituée des 34000 volumes ayant appartenu à l'évêque de Grenoble, Jean de Caulet. Ici règnent une forte odeur boisée et une pénombre agréable. Sur 1500 m², de vieux ouvrages aux couvertures plus ou moins luxueuses, classés des plus petits aux plus grands formats, envahissent les rayonnages qui se perdent en multiples points de fuite. Au fil des années, le fonds s'est enrichi de trésors, parmi lesquels des Bibles du XIIe et XIIIe siècles copiées à la main par les moines de la Grande Chartreuse, des manuscrits de Berlioz et Stendhal ou des documents relatifs à Champollion… Toutes les stars locales.

Bibliothèque d'étude et du patrimoine visite le 13 novembre à 16h, sur réservation


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