Mois de la photo : votre attention !

Jusqu'au 5 décembre, la Maison de l'Image organise le Mois de la photo, avec une exposition principale à l'Ancien musée de peinture et des multiples propositions dans d'autres lieux de Grenoble et de l'agglo. Le Petit Bulletin est parti à la découverte de deux expositions qui méritent l'attention, et ça tombe bien car l'attention est le thème principal de cette édition 2021.


Le Mois de la photo, manifestation annuelle portée par la Maison de l'Image, a débuté le 5 novembre à Grenoble. L'espace d'un mois complet, l'Ancien musée de peinture et l'ensemble des lieux partenaires abritent en leur sein de séduisantes propositions artistiques. Ces dernières déclinent les nuances de l'attention, thème principal de l'édition 2021. Deux oeuvres photographiques ont particulièrement retenu la nôtre : Solitude Cosmique de Yulia Grigoryants exposé à double titre à la Maison de l'International (dans les cadres du Mois de la photo et du Mois de l'Arménie en Isère) ; et La mémoire en miroir d'Ina Thiam à l'Ancien musée de peinture.

A travers Solitude Cosmique, la photographe indépendante arménienne Yulia Grigoryants raconte l'isolement et la solitude des trois derniers employés vivant à l'intérieur d'une Station de recherche sur les rayons cosmiques construite à l'époque soviétique. Les balades esseulées, la silhouette voûtée du cuisinier âgé de 70 ans, des pièces à vivre défraîchies, l'eau stagnante du lac Qari, l'ancien matériel scientifique et le sol enneigé deux tiers de l'année... Le quotidien monotone des deux scientifiques et leur cuisinier sur le mont Aragats en Arménie (3330m), contraste avec l'époque où la station de recherche accueillait une centaine de chercheurs en ébullition. Yulia Grigoryants saisit un moment crépusculaire où tout un pan d'histoire disparu persiste encore symboliquement à travers ces espaces, ces objets et ces trois hommes.

La série de portraits exclusivement féminins de la Mémoire en miroir d'Ina Thiam, réalisée sur le territoire de Kédougou au Sénégal, l'artiste l'a conçue comme un acte de transmission engagé en faveur des disparues qui peinent à rester dans la mémoire collective et dans le cœur des femmes contemporaines. Croyant en la nécessité de se souvenir, la photographe a demandé à onze jeunes femmes âgées de 18 à 25 ans de se remémorer des femmes au parcours remarquable et de se mettre en scène elles-mêmes de façon à évoquer ces modèles. Comme habitées du courage de celles qui ne sont plus là, ces clichés réactualisent le devoir de résistance. Devoir qui passe par le simple fait de ne pas oublier.

Mois de la photo Jusqu'au 5 décembre. www.maison-image.fr


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