Bonjour tristesse

L'émanation de Micachu & the Shapes sera en concert au Ciel de Grenoble vendredi 10 décembre. C'est à ne pas manquer.


C'est en quelque sorte un changement de nom purement cosmétique que celui opéré par Mica Levi pour son Micachu & the Shapes devenu Good sad happy bad – qui était accessoirement le titre du dernier album émis en 2015 par Micachu. Mais pas de quoi dérouter au-delà de ce jeu de chaises musicales identitaire – auquel il faut ajouter le coming-out non-binaire de l'ex-chanteuse devenu iel – car pour le reste, la musique offerte continue d'œuvre quelque part entre noise-pop, grunge et pop siégeant à l'avant-garde, un joyeux mélange que l'on fera figurer sous l'appellation indie-rock par commodité mais qui s'avère en réalité réductrice.

Il faut jeter une oreille, et plus prudemment les deux, sur l'album Shades pour se faire une idée de ce qui sort de l'esprit tourmenté de Micachu – dont l'univers singulier s'était pas mal cristallisé sur la BO composée pour l'ovni filmique de Jonathan Glazer, Under the skin. D'où jaillissent des textes aux préoccupations infiniment plus terre à terre que la musique flottante, abrasive et dégagée de toute notion d'espace temps qui l'accompagne : textes sur les relations intersubjectives à l'heure des questionnements identitaires et amoureux, la violence domestique, l'addiction et l'état du monde. Une traversée des humeurs contemporaines qui justifie plutôt bien le changement de patronyme de la bande à Micachu.

Good sad happy bad + Opinion vendredi 10 décembre au Ciel


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