Peter Kernel et Marietta, le rock en trompe-l'œil


Il y a quelques semaines de cela, le duo suisse Peter Kernel (en photo) interpellait son public sur les réseaux sociaux : « Ssérieusement, quel type de musique faisons-nous à votre avis ? » Et c’est vrai que la question est moins évidente à répondre qu’il n’y paraît. Il y a clairement une dimension très pop dans leurs compositions, une sorte d’évidence presque "tubesque" qui frappe immédiatement dès la première écoute et constitue une bonne partie de leur appel. Mais également une esthétique indie rock assez marquée, avec tout ce que cela sous-entend de sonorités lo-fi, de tension retenue, d’embardées bruyantes et d’accalmies mélodiques, de digressions inattendues… Et c’est sans doute la confrontation de ces deux approches qui rend l’univers du Suisse Aris Bassetti et de la Canadienne Barbara Lehnoff, déployé sur pas moins de six albums studio et une compilation depuis 2008, aussi attachant.

Si on retrouve un peu de cette instantanéité dans la musique de Marietta, ancien de The Feeling of Love et pilier discret du label Born Bad Records, qui développe depuis la sortie en 2015 de son très bon Basement Dreams Are The Bedroom Cream une passionnante carrière solo, cette dernière s’avère pourtant trompeuse. Derrière l’apparente légèreté ensoleillée de ses ballades lo-fi psychédéliques teintées d’influences pop 70’s, se cache en effet un univers bien plus étrange, disparate et tordu, qui donne à son dernier album Prazepam St. un charme vénéneux bienvenu.

Peter Kernel et Marietta samedi 11 décembre à 20h30 à la Bobine


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La cote de "Mailles"