Natation désynchronisée


Le seul-en-scène est la forme artistique parfaite pour transmettre son histoire au public en jouant sur deux types d'adresse : une, frontale, à la première personne du singulier ; et une seconde où l'interprète fait exister les différents personnages de son récit en une mimique, une intonation, un geste... Ancien sportif de haut niveau devenu comédien, Maxime Taffanel a ainsi décidé, dans Cent mètres papillon, de parler d'un monde qu'il connaît bien puisqu'il a été le sien toute sa jeunesse : celui de la natation.

« Je nageais tous les jours, matin et soir. Le week-end, je partais en compétition. » Une vie bien rodée (par le chronomètre notamment), qui ne laissait pas de place aux questionnements, aux doutes... « Je suis fatigué. Alors je ne veux pas continuer comme ça. Non, je ne veux pas. C’est pas moi ça. Moi j’ai nagé avec le courant, pour le courant, pas pour lui courir après. J’arrête coach. »

Si, dans son texte, il ne livre pas tout au public, conservant une retenue qui ne nous permet pas d'être pleinement concerné par le parcours de son double de fiction (prénommé Larie), ce qu'il nous raconte de l'univers des grands sportifs est passionnant. Surtout quand il s'investit de tout son corps : on n'avait jamais vu quelqu'un littéralement nager sur une scène de théâtre !

Cent mètres papillon
Au Théâtre 145 (Grenoble) jeudi 6 janvier à 20h, de 10€ à 16€
À l'Espace Paul-Jargot (Crolles) jeudi 19 mai à 20h30, de 7€ à 16€


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