Vox Low, une lumière dans la nuit


Il flotte dans l'air comme un parfum de découragement. Partout des bras qui se baissent, des épaules qu'on hausse, des affaires qu'on lâche. L'idée (intolérable !) que tout est paumé semble avoir fait son chemin. Il est de mise, désormais, d'attendre la fin du monde comme un bon perdant en se nourrissant de science-fiction bien dystopique. Et cela se ressent tout particulièrement chez pas mal de musiciens d'obédience punk dont le slogan "no future" – qui résonnait comme une boutade – se lit maintenant au premier degré, corroboré par des conclusions scientifiques sans appel. Vox Low est de ceux-là. Nihiliste à fond, le quatuor parisien revendique même des inspirations littéraires étonnantes (Maurice Dantec n'a pas souvent pris position pour le bien de l'humanité dans sa vie). Mais tout ça est vite oublié lorsque le groupe monte sur scène et déploie sa cold-wave disco envoûtante avec un son qui tutoie la perfection. Celui de la basse par-dessus tout, ronde et piquante à la fois, celui des synthés aussi qui adoucissent le propos un brin péremptoire. Très organiques, les lives de Vox Low n'ont plus à faire leur réputation : ça virevolte, ça tape, ça explose et fatalement, dans le public, ça danse. On recommande, même à ceux qui ne goûtent pas d'ordinaire ce genre de musique sombrissime. Au bout du tunnel, perce une lumière.

Vox Low à La Source le 17 décembre à 20h30, de 5€ à 12€


<< article précédent
"Cent mètres papillon" : natation désynchronisée