Rêve ou cauchemar ?

Le Maudit Festival est l'un des rendez-vous incontournables de la cinéphilie grenobloise, avec une sélection pointue de films qui ne laissent personne indifférent. Pour cette édition, l'équipe du festival a choisi pour thème l'onirisme, entre rêves et cauchemars.


Maudit, on espère que ce festival ne le sera pas outre mesure. Déjà annulée l'année dernière à cause du Covid, la seconde édition de cet événement hautement cinéphile doit se tenir du 18 au 23 janvier dans un contexte sanitaire très incertain. Mais à l'heure où nous imprimons ces lignes, ça tient encore, alors parlons-en.

Repris il y a trois ans par une nouvelle équipe enthousiaste, le Maudit Festival (anciennement nommé Festival des films maudits) investit le cinéma Juliet Berto avec une sélection de métrages souvent méconnus, datant pour la plupart du siècle dernier, et qui ont en commun d'évoquer le rêve, le cauchemar ou les deux en même temps. « On a commencé à travailler sur cette programmation pendant le premier confinement, un moment très particulier durant lequel le cinéma a été un véritable moteur pour nous, une source d'évasion qui nous permettait de continuer à rêver. Alors cette thématique de l'onirisme s'est naturellement imposée », raconte Sarah Onave, l'une des programmatrices. « À travers cette sélection, nous défendons un cinéma à la marge d'une certaine cinéphilie bien-pensante avec, par exemple, des films de genre qui ne sont pas considérés à leur juste valeur parce que ce sont des films de genre. »

Émotions fortes

L'équipe du festival a également à cœur de faire découvrir un cinéma qui ne laisse pas indifférent, qui suscite à coup sûr de vives réactions et des émotions fortes au public. Très emblématique de ce parti pris, The Brig de Jonas Mekas se déroule dans un camp de Marines où des prisonniers se prennent des ordres oppressants et absurdes en plein visage dès le réveil, « une expérience extrême », prévient Sarah. À l'inverse, L'Étang du démon de Masahiro Shinoda – resté invisible pendant plus de 40 ans et projeté pour la première fois à Grenoble – explore l'imaginaire japonais lié au surnaturel et se présente comme un conte enchanteur et lumineux. À noter également, la séance jeune public à Mon Ciné avec Le Baron de Crac par Karel Zeman. Pas tous les jours qu'on peut emmener ses enfants voir un vieux film tchécoslovaque sur grand écran.

Le Maudit Festival du 18 au 23 janvier au cinéma Juliet Berto, au Ciel (Grenoble) et à Mon Ciné (Saint-Martin-d'Hères), de 3, 50€ à 6, 50€


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