Rover : holy days on Eis


Timothée Régnier, alias Rover, le répète souvent en interview, chez lui, l'inspiration et les compositions doivent moins aux figures dont il a pu faire ses modèles (Bowie, Lennon, Gainsbourg, Brian Wilson), même si un peu quand même, et/ou à l'air du temps musical – son zeitgeist est assez vintage – qu'aux conditions de production dans lesquelles il se trouve au moment d'écrire, de composer et peut-être surtout d'enregistrer. Le lieu où il sévit, les techniques et le matériel utilisé, l'acoustique et l'atmosphère jouant un rôle primordial dans la manière dont le musicien va aborder les choses et conditionnant en bout de chaîne le résultat final.

C'est peut-être d'ailleurs en se mettant souvent en quête de lieux singuliers que le chanteur et musicien parvient à conserver cette fraîcheur perpétuelle qui lui donne toujours un peu l'air de débarquer d'une autre planète — chose que l'un de ses incontournables, Bowie, faisait également mieux que personne mais en jouant davantage sur sa propre personne que sur son environnement.

Pour Eiskeller, le colosse est allé s'enfermer plus d'une année sous terre dans une glacière désaffectée de Bruxelles (anticipant un peu les joies du confinement, le prolongeant et au final le conjurant). Un lieu qu'il a aménagé entièrement pendant six mois avant d'y laisser venir l'inspiration, en ermite qu'il aime être. Le résultat est à l'avenant avec un disque glacé mais cœur coulant brûlant, que Rover vient présenter sur scène en l'unique compagnie d'un batteur.

Rover
À la Belle Electrique ​le jeudi 13 janvier


<< article précédent
Le Montagnard, fondu de fromage