Course à l'abîme


C'est l'histoire d'un cinéaste presque assuré de décrocher sa seconde Palme d'Or mais qui, en sortant une provoc' débile durant sa conférence de presse cannoise, se tira une balle dans le pied aussi sûrement que s'il avait usé d'une Gatling. Le gros malin, c'est Lars von Trier et le chef-d'œuvre sacrifié, Melancholia (2011). Une hypnotique fable surréelle de fin du monde, dont le splendide récit d'apocalypse fait curieusement écho avec le scandale précité : on y suit en effet une inexorable course à l'abîme alors que tout débute sous les meilleurs auspices. Porté par une distribution internationale (Kirsten Dunst a tout de même ravi le prix d'interprétation féminine) et farci de références esthétiques somptueuses, ce film doit à présent sortir de son purgatoire.

Melancholia jeudi 20 janvier à 20h au Méliès


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Trois souvenirs (traumatisants) de la jeunesse