Hautement instagrammable


Intitulée Stencil, une scène engagée, la nouvelle exposition de l'espace Spacejunk réunit des artistes qui ont pour point commun de balancer quelques messages politiques en réalisant des images au pochoir. Une technique dont la rapidité d'exécution permet d'intervenir subrepticement dans l'espace public et que l'on trouve ici opportunément déclinée sur des toiles destinées à investir les murs des galeries... Quatre grands thèmes sont abordés par les artistes de cette sélection : la violence policière, le désenchantement face aux conservatismes sociétaux, l'inaction face au réchauffement climatique et l'omniprésence mortifère des réseaux sociaux. On verra ainsi, représentés sur ces oeuvres, assis sur les écrits de Malcom X ou de Martin Luther King, un enfant noir prostré au-dessus duquel la phrase introductive du célèbre discours du pasteur est inscrite au passé : « I had a dream » (Brknwrld), un Homme de Vitruve se faire fouiller par des policiers (Monk), ou encore des zombies brandissant des smartphones sur lesquels figurent les logos des GAFAM… (Otist). Un art facilement consommable et paradoxalement très instagramable, qui ne pousse jamais trop loin la réflexion. Pas sûr que tout cela fasse réellement avancer le schmilblick…

Stencil, une scène engagée galerie Spacejunk, jusqu'au 19 mars 2022


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