Corrida de l'amour


Quand Anatole Dauman (qui a déjà à son catalogue Resnais, Chris Marker ou Bresson) propose à Nagisa Ōshima de signer un film érotique, le genre s'apprête à submerger l'industrie cinématographique grâce à la libération des mœurs post-soixante-huitarde. Le réalisateur nippon y voit surtout l'occasion de tourner avec L'Empire des sens (1976) un film poil à gratter à bien des égards puisqu'en montrant tout, il fait fi des hypocrisies sociales autant qu'amoureuses, et suit une histoire au bout de sa spirale sensuelle sans issue. De l'immersif avant l'heure qui fit scandale dès sa présentation à Cannes, et mérite d'être revu à notre pudibonde époque de tartufes choqués par le moindre pet de gazelle.

L'Empire des Sens vendredi 11 février à 20h au cinéma Juliet-Berto, Grenoble


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