Vaudeville à la russe


Le titre est pour le moins intrigant, voire un peu rebutant, pour ne rien vous cacher. Ne vous y fiez pas : Les guêpes de l'été nous piquent encore en novembre, pièce imaginée par Ivan Viripaev, est un petit bijou de prose parsemé de cet humour grinçant que l'on retrouve souvent chez les auteurs russes.

Nous sommes devant un huis-clos, trois personnages. Le mari en veut à sa femme car il sait qu'un homme était chez eux, le lundi précédent. Elle le rassure en expliquant qu'il s'agissait de Markus, le frère du dit mari. Mais l'ami du couple, le troisième larron sur scène, affirme que c'est impossible, puisque le fameux Markus était chez lui. Un point de départ de vaudeville traditionnel, pour une pièce qui ne l'est pas, marquée par le grain de folie de l'auteur... Au fil des discussions, on ne sait plus très bien si ces trois-là ont toute leur tête, ou si l'absurde est une diversion préméditée. Au fil des débats, on en apprend un peu plus sur l'existence, voire l'âme des protagonistes, et ça peut faire un peu froid dans le dos et rire à la fois… Sur scène, le trio Stéphane Müh, Hélène Gratet et Patrick Zimmermann sublime le texte en trouvant l'exact point entre la comédie et le mordant, l'absurde et le mélancolique. C'est drôle.

Les guêpes de l'été nous piquent encore en novembre tournée en Isère : Brezins le 4 mars, Saint-Pierre-de-Chartreuse le 5 mars, Engins le 6 mars, Monestier-de-Clermont le 10 mars, Saint-Étienne-de-Crossey le 11 mars, Val-de-Virieu le 12 mars. 9€


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Jean-Louis Roux, vert en prose