Plaisirs Solow


Fut une époque, il existait à Grenoble un bar où les groupes de rock pouvaient jouer très fort sans craindre de se prendre des seaux d'eau sur le coin du pif ou d'engendrer des fermetures administratives. Ça s'appelait l'Art-Ti-Cho et c'est là que l'on avait découvert Solow pour la première fois en 2018, un trio surf-punk pas mal avec, à la batterie, une personnalité singulière : Sarah Gautier. Depuis, certaines choses ont changé : l'Art-Ti-Cho a définitivement baissé le rideau (d'ailleurs, tous les bars de ce genre ont fermé) et Solow n'est plus tout à fait le même groupe. Après quelques péripéties, Sarah a dû se séparer de ses musiciens, ce qui ne l'a pas empêchée de continuer à écrire des chansons, beaucoup de chansons, qu'elle interprète désormais aux côtés de son frère. Moins surf, moins rock, la musique de Solow se mue petit à petit en pop artisanale, ouatée, malicieuse, où subsistent néanmoins quelques bonnes bases punk. Le groupe dévoile ainsi, depuis un mois, toute une série de démos charmantes sur sa chaîne Youtube : une avalanche de grandes petites chansons, naviguant d'un style à l'autre avec, en guise de fil conducteur, l'unique plaisir d'enregistrer la mélodie qui vient et les mots simples qui s'y déposent. Une vision pure et sincère de la chanson qui rappelle celle d'un maître en la matière : Philippe Katerine.

Solow le 11 mars au K Barré, entrée libre


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