Nos Détours par Babel

Pour sa 12e édition, le festival Détours de Babel ne déroge pas, avec une programmation ultradense faite de featurings inattendus, de noms connus (un peu) et d'autres moins (beaucoup). Au Petit Bulletin, c'est la tradition : on guette avidement la sortie du programme et on l'épluche. Surprises et découvertes garanties ! Et on vous épargne du boulot, en vous adressant nos dix coups de cœur de cette édition.


Sahariennes

En 2018, nombreux étaient ceux qui regrettaient de n'avoir pu rentrer au concert de Souad Asla au théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas. La musicienne revient cette année accompagnée de trois autres chanteuses issues de différentes cultures sahariennes pour un spectacle qui vise à mettre en avant la richesse culturelle de ce territoire singulier qui s'étend sur dix états. Une soirée sous le signe de la sororité entre les peuples. Attention, il ne reste plus beaucoup de places !

Le 17 mars à l'Heure bleue (Saint-Martin-d'Hères), de 6€ à 17€

Äkä – Free Voices of Forest

Issu de la rencontre entre trois musiciens français prompts à l'improvisation et le groupe Ndima, fervent représentant de la tradition vocale äkä des pygmées du Congo, ce projet s'annonce comme un beau moment d'échange déluré et d'exploration musicale débridée. Voix, percussions corporelles et polyphonies äkä s'entremêlent et explorent toutes les possibilités sonores et musicales qu'offrent les corps. Une prestation qui risque fort de nous transporter dans un espace musical à nul autre pareil.

Le 23 mars à l'Ilyade (Seyssinet-Pariset), de 12€ à 18€

Symphonie d'un autre monde

Déjà aperçue en 2017 aux Détours de Babel avec son groupe Rhythms of Resistance, la flûtiste Naïssam Jalal revient avec un projet d'envergure pour lequel elle prolonge son exploration des musiques orientales par le prisme du jazz et de l'improvisation. Pour l'occasion, elle s'associe avec l'Orchestre Symphonique Divertimento et nous invite à découvrir sa Symphonie d'un autre monde, une composition faisant fi des barrières entre les cultures, la flûtiste affirmant ainsi son désir de faire de la musique un lieu de résistance.

Le 24 mars à La Rampe (Échirolles), de 10€ à 31€

Dans l'ombre du Ramayana

Le festival Détours de Babel n'oublie pas les enfants avec plusieurs spectacles jeune public plutôt réjouissants. On retiendra en particulier la proposition d'Alex Grillo de faire se rencontrer Guignol et les marionnettes traditionnelles javanaises. Guignol n'aura plus affaire à un gendarme mais à des demi-dieux issu du Panthéon javanais. On est curieux de voir ça ! Le tout est accompagné de gamelan, instrument magique et hypnotique dont il faut avoir au moins une fois fait l'expérience de l'écoute !

Les 25 et 26 mars, au théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas, de 3€ à 20€

Abel Selaocoe et son Chesaba trio

Dans la famille des violoncellistes iconoclastes, on trouve un peu de tout. Du plus gênant (ah, le violoncelle électrique…) au plus envoûtant. Abel Selaocoe s'impose de tout son poids de virtuose dans la seconde catégorie. Avec son Chesaba trio, il s'inspire du répertoire africain au sens large, mais aussi du jazz et de la musique classique, et en profite pour explorer les possibilités de son instrument : frotté, pincé, frappé, ou éreinté dans un nuage de crin.

Le 26 mars à la salle Olivier-Messiaen, 15€

Bey.Leyr.Bey

Un classique qui ne fait jamais de mal et qui fédère toujours le public : la musique balkanique ! Ici les trois musiciens issus d'esthétiques variées (un accordéoniste de bal musette, un clarinettiste-explorateur, et un percussionniste spécialisé dans le répertoire de mariage libanais) sont rejoints par le violoniste rom turc Serdar Pazarcioglu – une pointure dans le genre ! De quoi nous faire sautiller sur nos petites jambes engourdies par l'hiver.

Le 27 mars au musée Dauphinois (brunch), de 3€ à 20€

Les Noces de Saba

Aux Détours, en 2017, La Camera delle Lacrime nous avait embarqués au Moyen Âge, sur la route de la soie avec La controverse de Karakoroum. Cette année, entrelaçant toujours musique et dramaturgie, l'ensemble mené par Bruno Bonhoure et Khaï-Dong Luong nous invite aux noces de la reine de Saba ; dix siècles avant notre ère. Une fête mythique où musiques ancienne, traditionnelle et de création s'entremêlent dans une forme musicale tout à fait inattendue, qui devrait voir même participer un chœur d'enfant de la ville de Fontaine...

Le 30 mars à la Source (Fontaine), de 15€ à 23€

Ballaké Sissoko & Lorenzo Bianchi-Hoesch

Un mariage heureux entre l'instrument le plus intimiste qui soit, la kora, et un set-up électronique très expansif. Ballaké Sissoko et Lorenzo Bianchi-Hoesch ont travaillé en bonne intelligence (celle de la musique) pour construire des morceaux enveloppants, évolutifs et parsemés de surprises légères. Surtout, l'artiste électro italien n'en fait jamais trop, laissant le champ libre et l'essentiel de la lumière au son sublime de la kora. Après les avoir vus en décembre dernier pour une sortie de résidence, on a hâte de découvrir le résultat final de cette fructueuse collaboration.

Le 7 avril à la MC2, de 10€ à 41€

Ritual

Dans l'ensemble Organik Orkeztra, qui réunit des solistes d'horizons différents (jazz, musique improvisée, musique contemporaine ou traditionnelle), les musiciens opèrent en acoustique et ont pour point commun de faire régulièrement usage de leur voix pour créer des textures sonores envoûtantes. Une proposition qui devrait enchanter tous ceux qui aspirent à ce qu'un concert soit un moment de partage unique un peu magique, bref, une sorte de rituel qui s'écrit au fur et à mesure qu'il se joue...

Le 10 avril à Fort Barraux (brunch), de 6€ à 30€

Khusugtun

Objet de fascination pour nombre de musiciens occidentaux, le chant diphonique fait toujours son petit effet sur une audience non initiée. Produire plusieurs mélodies différentes simultanément avec une seule et unique voix, ça coupe le sifflet. Alors on vous invite à découvrir des maîtres en la matière : les jeunes Mongoles de Khusugtun qui s'accompagnent sur scène d'un instrumentarium tout aussi intrigant, peuplé de vièles, de luths et de cithares lointains.  

Le 10 avril à Fort Barraux (brunch), de 6€ à 30€


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