De vive voix

Vendredi 18 mars, rendez-vous à La Source, à Fontaine, pour écouter Léonie Pernet.


Elle le reconnaît bien volontiers, Léonie Pernet ne voulait pas chanter. Batteuse et pianiste de formation, elle est néanmoins happée très jeune par le désir de composer, de jeter tout ce qui doit l'être dans cet immense abîme d'orgueil qu'est la musique. Alors, elle se tourne naturellement vers la création instrumentale. Mais de nos jours, les logiciels de MAO sont si accueillants, si puissants, si confortables qu'on ne peut résister bien longtemps à la tentation d'enregistrer sa voix, si timide soit-elle, comme ça, par curiosité. Puis, on apprend à l'aimer, en sublimant ses aspérités, ses dangers, ses fragilités, quitte à la noyer sous un tsunami d'effets magiques.

Sur son second album, Le Cirque de consolation, Léonie Pernet n'a jamais autant assumé sa voix, qu'elle traitait jusqu'alors comme un arrangement presque ordinaire. Elle signe ainsi un court disque électro-pop, avec de véritables chansons tout en couplets et refrains superbes (Les Chants de Maldoror, Il pleut des hommes, Missing Love). On y retrouve aussi sa qualité de composition, sa quête de profondeur mélancolique, son bon goût pour les sonorités cosmiques, son admiration pour certains génies de la musique classique. Et des textes soignés aux références littéraires qui font plaisir, de Lautréamont à Huysmans. Si l'on se fie à son concert "Passengers", capté par Arte à l'aéroport Charles-de-Gaulle en 2018, où Léonie Pernet égrainait ses morceaux en duo, naviguant entre son clavier et sa batterie, ce live à la Source s'annonce plutôt captivant.  

Léonie Pernet + Aamiral le 18 mars à la Source (Fontaine), de 9€ à 14€


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