L'association Fa Sol Latino peut doublement souffler : d'une part, parce que le festival qu'elle organise va enfin se tenir ; de l'autre parce que, 10e édition oblige, les chandelles sont de rigueur pour l'incontournable rendez-vous des cinémas ibériques et latino-américains d'Isère ! Nanti de trois compétitions (fictions, courts et doc), d'un cycle patrimoine mettant à l'honneur l'Argentin Fernando Birri, Ojo Loco 2022 présente la bagatelle d'une vingtaine de films, majoritairement inédits, dont une petite dizaine accompagnés sur les écrans grenoblois par une écrasante majorité d'autrices.
Parmi les plus attendus figurent naturellement Mamá, Mamá, Mamá escorté par la cinéaste Sol Berruezo Pichon-Rivière (qui sortira dans la foulée par Platano Films, la branche distribution de Fa Sol Latino) ; mais aussi en ouverture El Buen Patrón de Fernando León de Aranoa (vainqueur de six Goya cette année) ou Karnawal de Juan Pablo Félix en clôture – et en sa présence.
Entre les deux, nombre de films inciteront à parcourir l'Histoire souvent tumultueuse du continent sud-américain : El Silencio del topo de Anaïs Taracena avec le Guatemala des années 1970 ; Eles transportan a morte de Helena Girón et Samuel M. Delgado aux côtés de Christophe Colomb ; 98 Secondos sin sombra de Juan Pablo Richter dans la Bolivie des années 1980… Le passé aide parfois à comprendre un présent encore agité. Sur un registre plus léger, on signalera pour conclure deux incontournables : la nuit blanche cinéma de genre italo-ibéro-latino concoctée par l'équipe du Maudit Festival (vendredi 8) et la sélection offerte – c'est bien le mot, car les séances sont toutes gratuites – aux étudiants dans le cadre du cycle campus, intégrant notamment Sol en présence de la réalisatrice Lô Politi (mercredi 6).
Ojo Loco du 29 mars au 10 avril au Club, au Méliès, au cinéma Juliet-Berto (Grenoble) ; à Mon Ciné et sur le campus (Saint-Martin-d'Hères)