Hikikomori, expérimentations dessinées


Revue de bande dessinée "bizarre", inspirée par le versant le plus expérimental du manga, Hikikomori est née de l'imagination de Gabriel Hernandez : « C'était un peu un truc de fétichisme : j'avais acheté dans des magasins spécialisés des revues de manga d'avant-garde que je lisais de temps en temps et ça m'a donné envie d'avoir ma propre revue, qui regrouperait à la fois des bandes dessinées et des textes consacrés à la forme narrative dessinée. J'ai commencé à défricher un peu le sujet, j'en ai parlé à mes amis Thomas Martin et Charlotte Gomez qui dirigent la maison d'édition Les Timides, et au fur et à mesure, l'idée de faire une forme imprimée s'est mise en place. » Imprimée en risographie à une centaine d'exemplaires, Hikikomori regroupe sur 156 pages les contributions d'une quinzaine de personnes, toutes réunies par Gabriel. « Ce sont des gens qui viennent principalement des arts plastiques, ont une pratique du dessin et lisent beaucoup de bandes dessinées, mais qui n'en faisaient pas pour autant. J'aimais bien l'idée d'aller les chercher pour les orienter un peu dans cette direction. Comme je voulais qu'il y ait aussi du rédactionnel, j'ai sollicité d'autres amis, libraires ou éditeurs, pour écrire sur des auteurs et autrices qui leur plaisaient, toujours dans ce cadre de la narration dessinée. » Terme japonais désignant des personnes vivant cloîtrées chez elles, retirées de toute forme de vie sociale, le nom d'Hikikomori s'est imposé rapidement : « La plupart des personnes que j'ai sollicitées sont assez casanières, ont une pratique de travail de chambre, ne sont pas très expansives et n'ont qu'une envie modérée de participer tout le temps au monde. Donc je crois qu'on se retrouve tous pas mal là-dedans. »

Hikikomori, lancement de la revue jeudi 24 mars à 19h à la librairie Les Modernes et exposition jusqu'au jeudi 31 mars. Plus d'infos : linktr.ee/maison.hikikomori


<< article précédent
Rocé : « Notre vision de l'histoire est tronquée »