« Parlez de nous »


« S'il vous plaît, parlez de nous. » C'est par ces mots que le Ballet de Saint-Pétersbourg, conclut son mail. En tournée en France jusqu'en avril, la troupe sollicite la presse pour se prémunir des attaques reçues depuis le 24 février, malgré sa prise de position immédiate contre l'agression russe. « Nous sommes littéralement traqués par le public. » Des pseudo chevaliers blancs se gargarisent certainement d'avoir "résisté" en insultant un danseur ou en boycottant un restaurant... Jusqu'à la Maison de la Poutine, amalgame ultime entre le patronyme du président russe et un plat québécois à base de frites et de sauce brune. Depuis le début du conflit, ici ou là, dans les lieux de culture, on montre sa désapprobation en déprogrammant les œuvres d'auteurs ou de compositeurs russes. Il est pourtant évident que les artistes d'hier et d'aujourd'hui ne sont pas tous des supporters du Kremlin, loin de là. Et qu'à censurer trop vite et sans distinction, juste pour montrer qu'on partage l'émotion et qu'on agit, en faisant fi des dommages collatéraux pour les artistes, on nourrit justement la politique de Poutine. S'il est un moyen de montrer que la Russie ne se limite pas au rêve nationaliste de son président, c'est justement par la diffusion de sa culture.


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Alkpote, rap tartare